Le calme est revenu à Kidal, deux jours après les tirs de la Minusma sur les combattants du MNLA à Tabankort. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad a tenu cet après midi à Rabat une conférence de presse pour dénoncer ces événements.
Les forces de la mission onusienne au Mali fonctionnent au ralenti depuis hier à Kidal. Le camp 2 de la Minusma est resté fermé toute la journée. Les casques bleus cantonnés à l’intérieur. Selon des habitants de la ville il n’ y a eu aucune patrouille de la mission depuis les événements de mercredi. Une information confirmée par le bureau de la force onusienne sur place, « nous restons à la maison jusqu’à nouvel ordre à la demande du chef de bureau », a indiqué un membre de la Minusma.
Au niveau de l’aéroport, les rotations n’ont toujours pas reprises « pour des raisons sécuritaires » explique un responsable local, « la Minusma n’étant plus présente sur place». L’aéroport a été saccagé par des manifestants en colère contre les frappes aériennes de la mission onusienne sur les combattants du MNLA.
Les forces françaises de l’opération Barkhane devraient assurer la sécurité de ce lieu très stratégique qui permet de maintenir un pont avec le reste du pays. Si la Minusma se refuse à tout commentaire à Bamako, les groupes armés de leur côté annoncent la suspension de tout partenariat avec la mission onusienne jusqu’à nouvel ordre.
Le MNLA demande des explications à la Minusma après l’attaque dont il a été la cible il y a quelques jours. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad a tenu cet après midi à Rabat au Maroc une conférence de presse pour dénoncer l’opération aérienne de la Minusma qui a causé la mort de plusieurs de ses combattants. Le mouvement rebelle a par la même occasion exigé une explication de la Minusma ainsi que l’ouverture d’une enquête internationale « neutre » sur ces événements.
Moussa Ag Attaher porte parole de la coordination des Mouvements de l’Azawad, joint par Sékou Gadjigo.
« Il s’agit pour nous de dénoncer au plus haut niveau des instances internationales, les dérapages incroyables et inexplicables de la mission des nations unies au Mali. En contradiction totale avec sa mission la Minusma s’est permise de tirer sur une des parties en belligérance tout en sachant sur qui ils sont en train de tirer, où ils sont en train de tirer et dans quel contexte ils sont en train de le faire sur eux. Nous avons donc des exigences : premièrement, c’est que nous voulons des explications claires sur les événements de Tabankort, deuxièmement, nous exigeons des excuses publiques et officielles au peuple de l’Azawad, ensuite nous exigeons le dédommagement des familles des personnes agressées ou tuées, nous exigeons aussi une enquête internationale neutre sur les bombardements aveugles de la Minusma ».
Une marche de soutien aux forces de la Minusma, de l’opération Barkhane et aux groupes d’autodéfense a été organisée aujourd’hui à Gao. La manifestation a regroupé la société civile de la ville. Les manifestants ont dénoncé les positions des groupes armés qui selon eux veulent faire échouer le processus d’Alger.
Hamey Maiga, membre de la société civile de Gao, joint au téléphone par Sékou Gadjigo
« Nous, nous sommes sortis pour soutenir non seulement la Minusma, la force Barkhane, les Forces maliennes mais aussi tous ceux qui œuvrent dans le sens de défendre et de promouvoir le Mali. On a compris aujourd’hui que tous ceux qui réclament autre chose que le Mali sont les ennemis de ce pays et c’est des gens qui ne veulent pas comprendre les choses. Donc il faut faire comprendre à l’opinion internationale, au monde entier que nous réaffirmons notre soutien à l’ONU, à l’Armée malienne, aux Forces françaises. Le MNLA et ses alliés sont en train de terroriser les maliens, ils veulent à tout prix saboter les pourparlers d’Alger et surtout la mission onusienne ».