La France va renforcer son dispositif aérien de surveillance aérien au Sahel. Jean Yves le Drian qui était hier à Gao l’a annoncé peu avant sa visite au Mali lors de sa rencontre avec la force Barkhane à Niamey.
Le ministre français de la défense a annoncé que « le troisième drone de surveillance sera opérationnel avant la fin du premier trimestre, c’est-à-dire en mars 2015 »,
Il a par ailleurs annoncé que la commande de trois Reaper supplémentaires, prévue initialement pour 2016-2017, serait prise en 2015.
Cette annonce vient renforcer le pôle renseignement de l’opération antiterroriste Barkhane lancée début août dans cinq pays de la bande sahélo-saharienne.
Cette opération, qui mobilise quelque 3.000 soldats français, vise à traquer les jihadistes aux frontières poreuses de la région et à mettre un frein aux déplacements des trafiquants en tout genre.
Les drones de l’armée française survolent les territoires du Mali et du Niger, à quelque 6.000 mètres d’altitude, à la recherche de renseignements, pour surveiller des zones ou encore protéger des convois. Depuis le début de Barkhane, 70 jihadistes ont été neutralisés, c’est-à-dire tués ou arrêtés, selon l’armée française. Parmi eux plusieurs cadres de mouvements jihadistes dont un dirigeant du groupe djihadiste al Mourabitoun, Ahmed Tilemsi, tué dans la région de Gao.
Celui-ci était un des membres fondateurs de l’ex-Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) qui a fusionné l’an dernier avec al Mourabitoun.
Pour Ousmane Kornio, spécialiste des questions de sécurité, cette annonce du ministre français de la Défense est une très bonne nouvelle. Pour le spécialiste les moyens de surveillance aériens sont plus que nécessaires aujourd’hui pour lutter efficacement contre les groupes terroristes.
Il a été joint par Sékou Gadjigo.
« Je crois que c’est une très bonne nouvelle parce qu’il faut savoir qu’en fait même quand l’opération Serval et même Barkhane avait besoin de renseignements, ces renseignements étaient fournis par les Etats unis à partir du Niger. Aujourd’hui si on arrive à couvrir notre espace de moyens aériens de surveillance ceux-ci nous permettraient d’avoir des renseignements sur les déplacements des troupes et des groupes sur notre territoire et il n’ y a que par ces renseignements qu’on peut savoir où est-ce qu’ils se trouvent, comment il faut les frapper. C’est une très bonne nouvelle et un seul drone ne suffit pas, il faut en augmenter et couvrir entièrement notre espace aérien jusqu’au sud de la Libye. Et puis ces drones sont tellement performants qu’ils sont capables de faire la distinction entre les troupes qui se déplacent pour savoir s’il s’agit des groupes armés ou des narcotrafiquants ou s’il s’agit des camions de commerçants. Avec la performance de ces drones on peut faire le distinguo et savoir quelle est la qualité de l’ennemi et s’il y a nécessité d’intervenir ou pas ».