Les négociations entre le gouvernement et les groupes armés doivent reprendre en janvier. Pour l’instant aucune date n’est encore avancée. Avant la reprise de cette nouvelle étape des pourparlers, le haut représentant a rencontré les représentants politiques pour partager le document soumis par la médiation.
« On n’a pas de temps à perdre», a insisté le Haut représentant. Modibo Keita estime que les populations du nord ont assez souffert . Pour le Haut représentant « il existe des points d’achoppement dans le document soumis par la médiation ». Parmi eux la notion de fédéralisme et de régions intégrées.
Pour autant le Haut représentant reste convaincu que le document est une base solide pour les pourparlers. Selon lui , les maliens doivent faire bloc derrière les autorités et faire confiance à la délégation gouvernementale. Modibo Keita appelle au rassemblement « il ne doit pas y avoir » dit-il « ni d’opposition ni de majorité en ce moment ».
De leur côté les représentants de la classe politique ont dans leur grande majorité déploré le retard pour la mise à leur disposition du document. Ils ont malgré tout, souligné les efforts faits par le haut représentant du Président de la République et son intégrité.
Ils lui demandent de faire attention aux nombreux pièges selon eux que contient le document. Ils ont également averti la délégation gouvernementale des conséquences d’un accord signé à la hâte . C’est pourquoi certains ont préconisé l’organisation d’une rencontre entre la majorité, l’opposition et la société civile.
L’opposition a salué l’initiative du Haut représentant. Cependant elle demande au gouvernement d’associer d’avantage la classe politique à ce processus, car il s’agit selon ses représentants d’une question nationale. Par la même occasion l’opposition met en garde les autorités contre la signature précipitée d’un accord qui pourrait avoir des conséquences graves.
Djiguiba Keita « PPR », secrétaire général du Parti pour la Renaissance Nationale PARENA, au micro de Sékou Gadjigo :
« Nous avons salué l’initiative du Haut représentant parce qu’il communique avec la classe politique. Mais nous déplorons que le document qu’on nous a distribué aujourd’hui, nous nous l’avons depuis le 29 novembre. Le gouvernement n’a pas pris l’initiative de nous partager le document et lorsque nous avons reçu l’invitation à la restitution d’aujourd’hui, nous avons écrit au ministre de l’intérieur et de la sécurité pour pouvoir avoir le document en main. Il nous a répondu que non, ce sera distribué dans la salle et pour une prochaine réunion dont la date sera fixée. Et quand le Haut représentant dit que le temps manque, je dis que nous en avons conscience dans l’opposition, c’est pourquoi nous avons demandé à avoir le document pour faire d’une pierre deux coups. Nous allons profiter encore de cette rencontre pour demander encore au gouvernement de prendre ses responsabilités et s’asseoir à la table avec la majorité, l’opposition et la société civile pour qu’on mette ensemble nos idées pour qu’on puisse élaborer quelque chose qui peut être la voix du Mali à ces négociations. Nous, nous n’accepterons pas qu’on aille de façon précipitée, nous avons dit oui, on est pressé, mais il faut aller lentement pour se donner le temps de bien réfléchir et produire un document. Telle est notre position et nous défendons cela ».