Ouverture ce matin, jeudi 10 septembre, de la deuxième phase des concertations nationales sur la gestion de la transition. Ces assises interviennent trois jours après l’ultimatum de la CEDEAO à la junte de confier le pouvoir aux civils dans huit jours. Sur le plan national, les avis sont partagés quant au profil de celui qui devrait diriger la transition. Si certains défendent l’idée de la CEDEAO, d’autres soutiennent les militaires pour diriger la transition. Au même moment, le bras de fer entre le CNSP et les enseignants signataires du 15 octobre, concernant l’application de l’article 39, se durcit.
C’est donc la course contre la montre pour les leaders du Comité national pour le salut du peuple, CSNP, de rétablir l’ordre constitutionnel. Depuis le lundi dernier, les chefs d’États de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont sommé la junte militaire de remettre le pouvoir aux civils. L’organisation sous-régionale a décidé de maintenir ses sanctions contre le Mali jusqu’à l’exécution de cette décision.
Au sein de l’opinion malienne, les avais sont partagés sur le profil de la personne qui devrait diriger la transition. Si certains recommandent un militaire, d’autres plaident en faveur d’un civil. Au cours de ces concertations nationales, la question va sans doute alimenter les débats en plénière.
Les assises nationales s’ouvrent aussi dans un contexte de crise scolaire. Une semaine après le report de la date des examens de fin d’année, des élèves sont sortis massivement pour dénoncer cette décision. La junte et les syndicats d’enseignants n’ont pu obtenir un compromis autour les modalités de l’application de l’article 39. A ce jour, le sort réservé l’année scolaire reste incertain. Certaines sources évoquent une nouvelle rencontre ce jeudi matin à Kita entre la Synergie des syndicats d’enseignants et la junte.
Du côté de la société civile, syndicats et organisations de jeunes et de femmes, les attentes sont multiples.
Au cours des assises de ces trois, plusieurs sujets devraient aussi alimenter les débats en plénière. La gestion de la crise scolaire, la révision de la Constitution, le dysfonctionnement du système judiciaire, ou encore la révision de l’accord pour la paix et la réconciliation, les Maliens veulent débattre de bien de sujets à ces concertations nationales.
Ces points figuraient parmi les recommandations soumises par certains participants à l’issue des phases régionales des concertations. Un comité d’experts a d’ailleurs été chargé d’évaluer ces recommandations et les conclusions des travaux pour élaborer une version finale des termes de référence.
Selon plusieurs sources, ce Comité d’experts a remis hier mercredi son rapport au Comité national pour le Salut du Peuple, CNSP. Mais difficile d’en dire plus sur son contenu. Les responsables du CNSP ne veulent communiquer sur le document avant les concertations nationales.