Calme précaire à Kayes après les violents affrontements entre manifestants et forces de sécurité. Les manifestations se sont poursuivies ce mercredi 13 mai, alors qu’une délégation gouvernementale est arrivée sur place. Ces incidents sont survenus après l’assassinat d’un jeune motard dans la nuit du 11 au 12 mai par un policier. Ce matin, la manifestation a dégénéré après les funérailles des trois « personnes décédées ». Une foule en colère a d’ailleurs saccagé la préfecture de la localité. IBK promet « des enquêtes » pour « faire la lumière sur ces évènements ».
C’est à la mi-journée que le calme est revenu dans la ville de Kayes, nous rapportent des sources jointes sur place. Selon des témoignages, « c’est la garde nationale qui a réussi à convaincre les femmes et les jeunes à rentrer chez eux ». Ces mêmes sources indiquent que la reprise de la manifestation de ce mercredi matin (13 mai) « s’explique par la visite du ministre de la sécurité et de la protection civile. » Ce dernier, selon elles, est parti d’abord s’enquérir de l’état des lieux du commissariat du 2ème arrondissement incendié hier mardi 12 mai. Ainsi des femmes en colère ont bloqué le pont, empêchant du coup le ministre Salif Traoré de rentrer dans la ville.
Selon un communiqué du gouvernement, publié hier mardi, le bilan de ces manifestations fait état de 3 morts, des blessés et d’importants dégâts matériels. Les sources locales indiquent qu’un des blessés a succombé plus tard. Ce qui porte à quatre 4 le nombre total des personnes décédées. Ces victimes, toutes des jeunes, sont âgées entre 12 à 30 ans. Selon le Procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance de Kayes, une enquête est déjà ouverte pour faire la lumière sur les crimes commis.
Le gouverneur de la région, de son côté affirme que ces assassinats ne pourraient être ni expliqué ni justifié. Il rappelle que les forces de sécurité sont dotées en arme pour protéger les civils et non leur ôter la vie. Toutefois, le chef de l’exécutif régional appelle au calme et à la retenue.
Il faut rappeler que ces affrontements entre la population et la police sont intervenus après l’assassinat d’un jeune motocycliste de 18 ans par un policier.
Face à la gravité de la situation à Kayes, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a invité les manifestants au calme et à la retenue. C’est dans ce contexte qu’il a tenu ce mardi 12 mai une réunion d’urgence avec le chef du gouvernement, des députés de la région et le président de l’Assemblée nationale. Le président de la République promet que « toute la lumière sera faite sur ces événements douloureux. »
Ibrahim Boubacar Keïta, chef de l’Etat :