Une opération des forces de sécurité burkinabés dans le camp de refugiés maliens à Mentao a fait 32 blessés, dont certains graves. C’était le samedi dernier. Ce camp est occupé par plus de 6000 réfugiés maliens, selon le HCR. Une situation qui a provoqué la colère et l’indignation de ces Maliens vivant à Mentao. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés a condamné l’acte et demande l’ouverture d’une enquête. Joint par notre rédaction, l’Etat-major burkinabé se refuse à tout commentaire sur le sujet.
« Nous avons beaucoup souffert et nous avons été malmenés par les militaires burkinabés », dénoncent ces réfugiés maliens joints sur place. Selon eux, les forces de sécurité ont frappé à coup de matraque, ceinturon et corde, les habitants du camp. Parmi eux, des femmes et des petits enfants. Selon les responsables des réfugiés du camp de Mentao, « tout a commencé quand une attaque terroriste a été opérée par des individus armés non identités dans la zone ».
Ces réfugiés maliens ont démenti toute implication dans cette attaque. Ils demandent aux autorités maliennes d’organiser leur retour dans le pays. « On a saisi notre Consulat depuis que les attaques contre notre camp ont commencé, mais on n’a jamais bénéficié d’attention », regrettent ces réfugiés.
« Nous sommes préoccupés par la sécurité des refugiés », a déclaré la Directrice du Bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre auprès du ministère burkinabé des Affaires étrangères. Le HCR qui a demandé une enquête sur ces violences, dénonce « des actes totalement inacceptables ».
L’Etat-major burkinabé n’a pas souhaité réagir à ces accusations. « J’ai n’est aucune information, ni rien à dire concernant cet incident », nous a répondu le colonel Ely un des responsables de la Cellule de communication des armées burkinabé. Que reproche-t-on à ces refugiés maliens du camp de Mentao ? Ont-ils un lien avec l’attaque contre l’armée Burkinabé ? L’officier de communication de l’armée burkinabé, joint par notre rédaction, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Rappelons que les camps de réfugiés maliens au Burkina ont été plusieurs fois la cible d’attaques terroristes et d’ « arrestations arbitraires ».