Au moins 28 femmes seront élues députés à l’issue des élections législatives au Mali. Ce sera une première au Mali que le nombre de femmes atteigne ce chiffre à l’Assemblée nationale. Cela grâce à la loi 052 du 18 décembre 2015, qui prévoit un quota de 30 % des postes nominatifs et électifs pour les femmes. Pour certaines organisations féminines, « il s’agit d’une avancée ». Mais selon elles, « les femmes élues doivent aussi se montrer à la hauteur des attentes de leurs électeurs ».
Le code électoral s’est adapté à la loi 052 du 15 décembre 2015. Ainsi, dans son article 160, il est prévu que les listes de candidature d’au moins trois personnes ne sont recevables que si elles présentent au moins 30 % de femmes. Cet article ne concerne donc pas toutes les circonscriptions électorales du Mali. Sur les 54 circonscriptions, 24 sont visées par cet article. Quatre d’entre elles vont élire aux moins deux femmes. Il s’agit de Sikasso, Ségou et Kati qui disposent chacune de sept sièges à l’Assemblée nationale et Koutiala avec six députés.
Les circonscriptions de Kayes et de Dioïla avec cinq députés devront élire au moins une femme. C’est pareil pour les circonscriptions de Bougouni, Kita, San et Koro qui comptent quatre élus nationaux. La liste d’au moins une femme élue s’étend aux circonscriptions électorales de Gao, Niono, Nara, Tominian, Kolokani, Barouéli, Bla, Mopti, Bandiagara, Bankass, Bafoulabé, qui ont droit à 3 sièges. Idem pour les communes II, V et VI du district de Bamako.
Ces circonscriptions vont élire en principe 28 femmes. Toutefois, ce nombre pourrait être largement dépassé.
Pour rappel, depuis la première législature, 63 femmes ont siégé à l’Assemblée nationale du Mali. Elles n’étaient que trois à la législature de 1992-1997, 18 à la législature de 1997-2002, quatorze entre 2002-2007, 2007-2012 et 2013-2019.
Les organisations féminines suivent de près l’application de la loi 052 depuis les communales de novembre 2016. Pour les législatives, le Réseau des jeunes femmes leaders des partis politiques et des organisations de la société civile du Mali souhaite « l’application rigoureuse » de cette loi. Toutefois, la présidente du Réseau, Habibatou Nagnouma Traoré, pense que l’élection seulement ne va changer grand-chose. Mais que les futures députées soient à la hauteur des attentes de leurs électeurs :