La 49ème session ordinaire des chefs d’État de la communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest se tient aujourd’hui à Dakar. Plusieurs chefs d’Etat africain sont présents à cette rencontre dont celui du Mali. Parmi les questions abordées lors de ce sommet, on note la succession de Macky Sall à la tête de la CEDEAO et la lutte contre le terrorisme.
Le sommet de la CEDEAO se tient à huis clos dans la capitale sénégalaise. Les chefs d’État et de gouvernement se penchent sur plusieurs questions. Il s’agit entre autres de la succession du président Sénégalais à la tête de l’institution Ouest-africaine, la lutte contre le terrorisme, le partage de renseignement et la coopération entre les 15 Etats membres.
Cette rencontre intervient dans un contexte sécuritaire tendu dans la sous-région, notamment au Mali où des attaques se multiplient contre les forces armées maliennes et internationales.
Le président sortant a déclaré « nous restons plus que jamais déterminés à éradiquer le terrorisme dans notre région pour y faire régner la paix, la sécurité et la stabilité ». Macky Sall a aussi ajouté que « nous entendons intensifier la lutte que nous menons contre ce fléau, en concertation avec le reste de la communauté internationale ».
Durant son mandat d’un an, Macky Sall a eu à gérer des dossiers complexes comme le coup d’État au Burkina Faso, les attaques et menaces terroristes contre des États membres de l’institution et les élections présidentielles au Bénin. Il a aussi entrepris des efforts pour l’intégration et la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO.
Pour certains observateurs, le bilan de Macky Sall à la tête de la CEDEAO a un côté positif et un côté négatif. Au niveau du Mali, ces analystes estiment qu’il y a eu des actes salutaires dans la gestion de la crise du pays qui ont été posés par l’institution Ouest-africaine. Ils estiment aussi que le Mali peut compter sur la CEDEAO pour le renforcement du mandat de la Minusma.
Souleymane Drabo est éditorialiste. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Macky Sall a fait ce qu’il a pu, même si on doit aussi mettre un bémol sur l’action de la CEDEAO au Burkina Faso. Par exemple pour le dénouement du départ de Blaise Compaoré et surtout la tentative du coup d’État pour renverser la transition dans ce pays. Cela est l’un des points faibles du bilan de Macky Sall ».
L’un des principaux défis de la CEDEAO est la lutte contre le terrorisme, que peut-elle dans ce domaine ?
« Je suis un peu sceptique sur la capacité de la CEDEAO de peser sur la lutte contre le terrorisme autre que par un appui politique. Le règlement des questions d’insécurité sur le plan militaire, qui constitue l’urgence du moment se règle à d’autres niveaux. Ça se règle au niveau du G5 sahel pour la partie sahélienne; ça se règle au niveau de l’alliance entre le Nigeria, le Tchad et le Cameroun pour le problème de Boko-Haram. Mais le rôle de la CEDEAO, si vous voulez, c’est un rôle d’appui politique, de soutien politique dans d’autres instances qui peuvent constituer par exemple l’ONU. Dans ce cas, l’appui de la CEDEAO peut être déterminant. Parce que la CEDEAO regroupe assez de pays pour faire un lobbying intense qui va peser sur l’Union africaine, puis sur les Nations-unies ».