Le foncier au cœur de la 24ème édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID). Les travaux ont débuté hier 10 décembre à Bamako. Ces assises offrent l’occasion aux citoyens, chaque année, d’interpeler les décideurs sur les cas d’injustice dont ils pensent être « victimes » et les violations de leurs droits. A l’image des autres années, les expropriations de terres et les spéculations foncières ont dominé les interpellations. Certains citoyens regrettent « l’absence de suite » à leurs dossiers et reviennent à la charge devant le jury.
Au total 465 dossiers ont été déposés à la Médiature de la République pour cette 24ème session de l’Espace d’Interpellation Démocratique. Parmi ces plaintes figurent des cas de « licenciements abusifs » pour certains travailleurs actifs et des « spéculations foncières ». C’est le cas dans le village de Koïné situé dans le cercle de Kati. Selon les natifs de ce village plus de deux cent hectares de leurs champs ont été « illégalement occupés » avec « la complicité », selon eux, des élus locaux. « Le site s’étend sur 227 hectares. Après l’acquisition du titre, on a constaté à notre grande surprise une occupation illicite du site par des gens détenant souvent des documents administratifs de nos autorités locales », raconte Moussa Dicko, natif du village de Koïné.
C’est la deuxième fois que le village interpelle le gouvernant sur la question. Mais sans suite, regrettent ces interpellateurs.
« Les occupations ont commencé à être gênantes à partir de 2011 », poursuit Moussa Dicko. En 2013 on est venu aborder le problème à l’occasion de l’Espace d’Interpellation Démocratique(EID). Après avoir entamé toutes les démarches administratives et juridiques qui n’ont pas abouties, on est revenu à nouveau à l’Espace d’Interpellation Démocratique(EID) de 2019 », a déclaré M. Dicko.
Cependant les propriétaires des champs fondent de l’espoir sur cette 24ème session de l’Espace d’Interpellation Démocratique. « On a l’espoir, parce que la porte du Médiateur de la République est restée toujours ouverte pour notre village depuis 2013. De ce fait, on a espoir qu’on aura une suite favorable cette fois-ci », espère Moussa Dicko, natif du village de Koïné.
Il faut noter qu’ils sont nombreux d’autres citoyens venus à l’EID pour se plaindre des spéculations foncières, dont ils disent être « victimes ».