Sur invitation du Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga, le chef du gouvernement français est arrivé ce vendredi 22 février à Bamako. Il est accompagné de la ministre des armées Florence Parly, du secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur Laurent Nuñez et une importante délégation du Mouvement des entreprises françaises. Cette visite arrive au moment où l’opération Barkhane a neutralisé Djamel Okacha, alias Yahya Abou, numéro 2 de la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda.
Cette visite de renforcement de la coopération diplomatique, économique et sécuritaire entre la France et le Mali intervient au moment ou la force Barkhane multiplie les interventions militaires pour faire face à la progression des violences djihadistes du Nord vers le Centre et le Sud du Mali, mais aussi au Sahel dans des zones à la croisée des frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Du 2 au 10 février, Barkhane a mené une importante opération aéroterrestre dans le Liptako au cours de laquelle un poste de commandement tactique a été déployé à proximité de Ménaka. Des commandos français ont été engagés dans des actions aéroterrestres successives sur des points d’intérêts déjà identifiés, jusqu’à plus d’une centaine de kilomètres de Ménaka.
Selon la ministre des Armées françaises Florence Parly,les militaires français de l’opération Barkhane ont aussi tué ce jeudi 21 février dans la région de Tombouctou, le numéro deux de la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda, l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahya Abou El Hamame. Une dizaine d’autres terroristes ont également trouvé la mort au cours de cette opération. Pour réitérer le soutien de la France à la sécurité du Mali et du Sahel le Premier ministre Édouard Philippe rendra hommage ce dimanche à Gao aux 24 soldats français morts au Mali depuis le début de l’intervention de 2013.
Toutefois des zones entières du Mali échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques et cela malgré la signature en juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes. Et Dans la soirée du vendredi 22 février 2019, trois casques bleus de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été tués par des hommes armés non identifiés sur la route de Siby, à 44 km au sud-ouest de Bamako. Un autre a été blessé. Un civil, qui conduisait le véhicule, a également été blessé. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Mahamat Saleh Annadif, dans un communiqué publié ce samedi 23 février 2019, s’est dit « choqué par ce lâche assassinat » et l’a « fermement condamné ».
Pour rappel, ces violences terroristes souvent mêlées aux conflits inter communautaires ont fait en 2018 dans le centre du Mali, plus de 500 morts parmi les civils, selon l’ONU.
Pour Soumeylou Boubeye Maiga, cette visite de son homologue français démontre que les deux pays travaillent et luttent pour la sauvegarde de l’État Malien. Selon Soumeylou Boubeye Maiga ce partenariat entre les deux pays est un pas pour la promotion de l’entrepreneuriat jeune et l’émergence du Mali sur le plan économique. « Nous souhaitons qu’au-delà des urgences auxquelles nous faisons face de manière quotidienne comme la sécurisation totale de notre territoire et la résolution des crises, que nous nous engageons aussi sur des chantiers dans le cadre du partenariat», a-t-il dit.
Au cours de cette visite plusieurs projets de développement d’un montant de plus de 85 millions d’euros ont été signés entre le Mali et la France. Ces programmes concerneront l’alimentation de 5 villes maliennes en eau potable et le développement du secteur privé à travers la formation professionnelle. Le chef du gouvernement français a également réaffirmé le soutien de la France pour l’accélération du processus de la mise en œuvre de l’accord de paix.
Édouard Philippe Premier ministre de la France :