Le nouveau cadre de concertations nationales pour les réformes institutionnelles a ténu sa première réunion jeudi 31 janvier dernier. Composé des forces vives de la nation ainsi que des groupes armés signataires, ce cadre se veut inclusif et participatif afin d’aboutir à des réformes consensuelles. L’opposition a salué cette démarche du gouvernement. Toutefois, selon elle, ce cadre doit être indépendant et ouvert aux différentes propositions.
Ce cadre de concertations aura pour mission de valider les propositions du Comité d’experts chargé d’élaborer le projet de texte devant être soumis au référendum. Tirant les leçons des échecs précédents, le gouvernement prévoit cette fois-ci un processus inclusif. Ainsi la classe politique, la société civile et les groupes armés signataires seront dans ce Cadre de Concertation nationale.
La première réunion du CCN a eu lieu ce jeudi à Bamako. Elle a enregistré la participation des forces vives de la nation, ainsi que les groupes armés signataires. Au cours de cette rencontre, deux documents préalables ont été présentés par les partis URD et Yelema.
Dans les dits documents, l’opposition propose un débat national sur les reformes institutionnelles aboutissant à un consensus politique. Alors que Yèlèma s’oppose à la participation de la CMA (coordination des mouvements armés) au processus. Le parti du changement souhaite aussi un débat national sur l’accord de paix afin que le peuple malien s’approprie le contenu de ce document.
Cette initiative, pourrait-elle calmer les tensions politiques et sociales ? En tout cas, selon la Primature, la mise en place de ce cadre matérialise la volonté du gouvernement d’inclure toutes les forces vives de la nation dans le processus de révision constitutionnelle. D’autres rencontres sont prévues dans les prochains jours.
Pour certains analystes, la participation de l’opposition à ce cadre de concertation est une bonne chose pour la sortie de crise politique. Toutefois, ils estiment que les avis de tous les acteurs doivent être pris en compte dans un esprit de dialogue. « Vous savez que la première des reformes engagée, c’est la révision constitutionnelle et sans consensus national, il serait difficile aujourd’hui de mener à bien les reformes que les uns et autres veulent mettre en place », a dit Dr. Souleymane Deh, professeur de Droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques.
Selon lui, tout dépend de comment le cadre de concertation va se dérouler, « si c’est pour réunir les gens pour ne pas prendre en compte leurs avis, ça n’a pas de sens, mais l’essentiel est que tout le monde puisse être écouté avec attention », a précisé M. Déh pour qui, le but recherché est le consensus national pour aboutir à des reformes souhaitées par tous les acteurs.