La Mauritanie, le Mali et le Haut-commissariat aux réfugiés devraient signer ce jeudi à Nouakchott un accord tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens dans leur pays. Ce cadre juridique fixe la stratégie globale et les obligations des trois parties pour accompagner le retour des réfugiés dans de bonnes conditions. Plus de 40 000 Maliens sont à ce jour réfugiés en Mauritanie, selon le HCR.
L’accord prévoit la prise des dispositions pour le retour organisé des réfugiés maliens en Mauritanie, mais aussi la mise en place d’une commission tripartie composée du Mali de la Mauritanie et du Haut commissariat pour les réfugiés. Cette commission qui se réunira tous les trois mois sera chargée d’organiser le retour volontaire des réfugiés dans leurs localités d’origine.
Selon les autorités maliennes, ils sont aujourd’hui quelques 41.000 Maliens réfugiés en Mauritanie. Depuis le début de l’année plus d’un millier ont décidé volontairement de rentrer au pays. Cependant, beaucoup hésitent encore à cause de l’insécurité persistante, mais aussi de l’absence de l’administration ainsi que des services sociaux de base.
Selon les responsables du ministère malien de la reconstruction du nord et de l’action humanitaire, d’autres accords ont déjà été signés avec le Burkina et le Niger où sont réfugiés d’autres milliers de Maliens, mais aucun rapatriement n’a à ce jour été organisé à partir de ces pays.
Cet accord devrait donc constituer une lueur d’espoir pour les Maliens réfugiés en Mauritanie où les conditions de vie se sont durcies ces derniers mois, selon le HCR.
Les réfugiés maliens en Mauritanie saluent cet accord tripartite, mais certains estiment que le contexte sécuritaire n’est pas favorable à un retour en ce moment. Selon eux, « il serait trop risqué de retourner dans des localités où les services sociaux de base sont inexistants et où des groupes armés ne sont toujours pas désarmés ».
Oumar Ag Idwal est un réfugié malien en Mauritanie. Il a été joint par Sékou Gadjigo.
« Je pense que les réfugiés sont partis parce qu’il y a eu une guerre. Dans cette guerre les réfugiés n’avaient pas de partie, ils n’ont pas choisi d’être réfugié. L’Etat malien est en guerre contre les groupes armés qui sont sur le terrain et ces groupes ne sont pas désarmés, ils n’ont pas aussi dit, peut-être, leur dernier mot. Je crois que les réfugiés n’ont pas leur place sur un tel terrain. Ensuite pour ce qui concerne l’accord de paix d’Alger, je ne sais pas trop ce qui en est appliqué, mais ce que je sais c’est qu’il y a pas de sécurité. Parce que même des éléments des groupes armés sont kidnappés. Il y a des campements qui ont été attaqués à Ber il n’y a pas longtemps, il y a des règlements de comptes. Les réfugiés ne peuvent pas retournés dans une telle situation. Et puis les infrastructures de base comme celles de la santé, l’éducation, et ne sont pas sur place ».