La vulcanisation appelée couramment « collage des pneus » est pour Adjaratou Sissoko un « travail décent et rentable ». Cette femme évolue dans ce domaine depuis 4 ans et subvient normalement à ses dépenses en gagnant par jour entre 3000 à 5000 cfa. Passionnée par son métier, Adjaratou Sissoko est, selon des témoignages, un exemple de la promotion du genre. Studio Tamani l’a rencontrée. Portrait d’une femme qui se bat en manière.
Nous sommes à Magnambougou Faso Kanou, une des quartiers du district de Bamako. C’est ici que travaille Adjaratou Sissoko. Âgée de 22 ans, elle est mariée et est mère de 2 enfants. Elle a commencé à pratiquer ce métier depuis à l’âgée de 18 ans.
« Je vérifie tout d’abord le pneu dans un bassin d’eau pour savoir s’il est troué ou pas. Après, je gratte la partie trouée et je mets le fer chaud la dessus pour collage. Ensuite, je mets le pneu dans le bassin d’eau pour revérifier si le travail a été bien fait. Après que je monte la route », nous explique Adjaratou Sissoko. Si c’est un véhicule j’extrais le pneu et ensuite le dégonfle après la vérification je le colle à l’aide d’une gomme », ajoute-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme pour son métier.
Malgré le dur labeur de ce travail, pensent certains, mais la jeune dame dit parvenir à s’en sortir. Comment exercice un tel métier avec les obligations du foyer ? « Aucune difficulté », nous répond-elle.
« Ce travail ne m’empêche pas du tout d’assumer mon devoir d’épouse. Si je termine avec les travaux domestiques, j’accompagne mon fils à l’école et après je viens pour travailler », explique Adjaratou Sissoko qui s’appuie aussi sur 5 apprentis, tous des hommes ».
Adjaratou Sissoko a de la clientèle. Elle colle les pneus de tous genres qu’il s’agisse des motos ou des voitures. Cette jeune dame parvient à subvenir à ses besoins quotidiens et ceux de sa famille garce à cette activité, pourtant très réservée dans la plupart des cas aux hommes.
« Souvent je peux gagner beaucoup d’argent : 3000 voire 5000f par jour. Je peux coller les pneus de tous genres, pneus de motos et de voitures. Un pneu troué sans chambre-à-air fait 1000f et avec chambre à air fait 500 », raconte notre interlocutrice.
Malgré sa passion pour le métier, Mme Diallo doit se résoudre à affronter plusieurs difficultés. L’accès au financement rester une équation assez difficile pour elle. D’où ce cri de cœur aux autorités et à toutes les bonnes volontés. «Je n’ai pas assez de matériels pour exercer mon travail. Ce métier est pénible, il peut provoquer des maladies, comme le mal de dos ou des douleurs à la poitrine. La coupure intempestive de l’électricité provoque également beaucoup de pertes. Mon magasin avait pris feu un moment donné, dans lequel j’ai été blessée», témoigne-t-elle.
« Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des sottes gens », dit l’adage. Pour Adjaratou Sissoko, l’essentiel c’est de travailler dignement en ayant l’amour de ce qu’on exerce comme métier.