La banque mondiale a présenté hier son rapport trimestriel sur le nord du Mali. Le document réalisé par le système de suivi permanent présente la situation des régions du nord neuf mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation. Il ressort de ce rapport que des progrès significatifs ont été accomplis depuis la conclusion de cet accord. Cependant des efforts restent à faire dans certains secteurs tels que la sécurité, l’élevage et la réhabilitation des services sociaux de bases.
Selon le rapport, l’insécurité demeure la principale urgence à laquelle il faut faire face. Bien que les autorités et les populations soient optimistes quand à un retour progressif de la sécurité, le rapport souligne que le phénomène est plus présent sur les axes routiers et les marchés.
Le rapport note aussi que plusieurs ménages d’agriculteurs ont bénéficié en 2015 de semences, d’intrants et de matériel agricole. Ainsi révèle l’étude 31% des ménages à Gao en ont bénéficié et 44% à Tombouctou. Toutefois les bénéficiaires jugent les quantités insuffisantes comparativement à leurs besoins.
Dans le domaine de l’élevage, le document indique que les actions ont été entreprises en faveur des éleveurs même si celles-ci ont été très limitées. Seulement un ménage d’éleveur sur 10 à Gao a bénéficié d’assistance. A Tombouctou c’est moins d’un ménage d’éleveur sur 5 qui en a reçu.
Sur le plan de la sécurité alimentaire, l’étude montre une amélioration de distributions alimentaires gratuites à plus de la moitié des familles. Ce pourcentage est d’un tiers à Kidal. Côté infrastructure, le rapport soutient que des efforts restent à faire pour la réhabilitation des services sociaux de base
Selon les responsables de la Banque mondiale, la présentation du rapport a été pertinente car il permet de garder espoir sur l’amélioration des conditions de vie dans les régions du Nord. Ils se disent également optimistes quand au rétablissement de la sécurité.
André Marié Taptue, Coordinateur du suivi permanent de la Banque Mondiale au micro d’Oumar Waïgalo :
« L’objectif de la présentation était déjà de montrer au moins qu’au nord il y a lieu d’être optimiste, au moins sur le retour de la sécurité. Parce que la population elle-même dit, qu’elle s’est sentie de plus en plus en sécurité, comparé à la situation peut être d’il y a un an. Sur le plan de renforcement de la subsistance et de la résilience, il y a quand même des projets qui atteignent la population. L’aide aux agriculteurs, les distributions alimentaires gratuites, les transferts en cash. Et ce message évidement s’adresse déjà à tous ceux qui travaillent pour le retour de la sécurité au nord du Mali notamment le gouvernement, les partenaires de développement, la FAO, les Nations Unis et tout le système des Nations Unis au Mali. De dire que même si c’est très lent il y a espoir, il y a amélioration des conditions au nord du Mali ».