Les travailleurs du chemin de fer Dakar-Bamako au Mali courent toujours derrière leurs arriérés de salaire. Après leur mouvement de colère du mois de juin dernier, le gouvernement malien a promis d’éponger ces arriérés. A moins d’une semaine de la fête de tabaski, les cheminots s’impatientent et tapent du poing sur la table.
Mercredi 16 juin 2018, les cheminots sont descendus dans les rues de Bamako, bloquant certaines voies à l’aide de barricades ou des wagons pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires. Aussi, les manifestants ont dénoncé leurs conditions de travail. « Ils se sont entendu sur la possibilité d’être reçu par le ministre et à cette époque-là il s’agissait de quatre mois d’arriérés de salaire. L’Etat à travers le ministère des transports s’était engagé à saisir le ministère des finances afin que la situation puisse être débloquée. A ce jour ce n’est pas encore le cas », constate Ismaïla Diaw, administrateur du Dakar-Bamako.
Pour Khalid DEMBELE économiste au Centre de Recherche et d’Analyses Politiques, Economiques et Soaciles, CRAPES, « la mauvaise gestion serait à la base de cette situation. » « Au-delà même de ce secteur qu’est le transport ferroviaire, tous les problèmes au Mali peuvent se résumer à la mauvaise gestion. Lorsqu’on regarde aujourd’hui et qu’on voie que ces cheminots la réclament plus de six mois de retard de salaire, c’est encore beaucoup plus catastrophique », regrete l’économiste qui préconise « plus de responsabilité de l’Etat« .
Le Groupement des syndicats et associations des cheminots du Mali estime que les travailleurs ne doivent pas payer pour l’échec de la privatisation du chemin de fer. Du côté de l’administration du Dakar-Bamako ferroviaire au Mali, ses responsables dénoncent l’amalgame. Ismaila DIAW :
« Malheureusement les gens ont le sentiment que l’État a investi beaucoup d’argent et que cet argent a été mal utilisé. Ça c’est une mauvaise information », explique Ismaïla Diaw, administrateur au Dakar-Bamako ferroviaire. « Nous avons des comités inter états, nous avons tous les mandats qui ont été décaissés par les États avec l’utilisation de ces fonds qui est tout à fait transparent et sans équivoque », ajoute-t-il.
Contrairement à leurs collègues du Sénégal, les cheminots maliens sont aujourd’hui à six mois sans salaire.