Polémique autour de la crédibilité du scrutin du 29 juillet dernier. 18 candidats, sur les 24, demandent la démission du ministre de l’administration territoriale. Ils l’ont fait savoir ce lundi 06 août au cours d’une conférence de presse tenue à Bamako. Le collectif des dix hui qui dénoncent des « fraudes massives et le bourrage des urnes » avec la « complicité du ministre chargé de l’organisation des élections », rejette les résultats issus du premier tour. Ils exigent le recomptage des voix et la vérification du logiciel de compilation des résultats.
Parmi ces 18 candidats figurent notamment le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, Alou Diallo, Modibo Sidibé, Oumar Mariko, Me Mountaga Tall ou encore Choguel Kokala Maïla. Selon le collectif des candidats protestataires, plusieurs irrégularités ont émaillé le scrutin de ce premier tour. Pour les candidats, ces irrégularités vont « des violations de la loi électorale aux nombreuses fraudes ». Il s’agit entre autres des « bourrages massifs d’urnes dans le Nord et le Centre du pays, des cartes d’électeurs indisponibles dans de nombreux bureaux de vote et le trafic de procurations ».
Par ces motifs, qui entachent selon eux la crédibilité du scrutin, le Collectif de dix huit candidats exige en effet le recompte des bulletins de vote, la publication exhaustive des résultats bureau de vote par bureau de vote, la vérification du logiciel de compilation de résultats.
Dans une déclaration lue par le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, principal challenger du candidat sortant IBK, les 18 candidats réclament la démission du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, jugé « partial et partisan ».
Le collectif compte s’assumer dans les jours à venir pour défendre ses intérêts contre les institutions électorales si jamais il n’arriverait pas à être mis dans ses droits.
Les débats sur la crédibilité du scrutin du 29 juillet se poursuivent alors que les résultats définitifs sont attendus dans les prochaines heures par la Cour constitutionnelle. Il y a quelques jours, les 18 candidats ont récusé certains membres de cette institution les accusant de manquer de neutralité.
Un des enjeux du deuxième tour de cette présidentielle, prévu le 12 août prochain, demeure les jeux d’alliance entre les deux premiers et les autres candidats malheureux. Qui va donner des consignes pour qui ? Sur cette question, les 18 candidats sont formels : « les alliances ne sont pas à l’ordre du jour ». Selon eux, il n’y a pas eu encore un premier tour. Ils demandent à l’État de prendre ses responsabilités.
Amadou Thiam, directeur de campagne du candidat Aliou Boubacar Diallo, membre du collectif des 18 candidats :