L’appel aux fonds pour l’aide humanitaire au Mali durant 2016 n’a mobilisé que 27 % sur les 200 milliards de FCFA nécessaires. Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), ce manque de fonds intervient au moment où les besoins humanitaires se font de plus en plus sentir.
Il faut la mobilisation de plus de 200 milliards de FCFA pour répondre à l’aide humanitaire en 2016 au Mali. L’appel aux fonds n’a pu mobiliser que le tiers de la somme, soit 54 milliards de FCFA.
Selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations unies au Mali (Ocha), ce manque de fonds intervient à un moment crucial, car le besoin d’assistance humanitaire se fait de plus en plus sentir. Les axes prioritaires sont la protection alimentaire et nutritionnelle, et l’accès à la santé et à l’éducation.
La malnutrition ainsi que les conséquences des violences qui ont touché le nord et le centre du pays affecteront plus de 2,5 millions de Maliens en 2016 a signalé Mbaranga Gasarabwe, Coordonnatrice humanitaire au Mali dans un communiqué. Au monde, ils sont plus de 125 millions de femmes, d’hommes et d’enfants à avoir besoin de l’aide humanitaire durant cette année.
Selon la Coordonnatrice résidente du système des Nations unies au Mali « ce déficit énorme s’explique par la globalisation de la crise sécuritaire et les catastrophes naturelles ». Pour elle « les donateurs traditionnels ont aussi des problèmes chez eux ».
Mbaranga Gasarabwe est Coordonnatrice résidente du système des Nations unies au Mali. Elle est au micro de Ayouba Sow :
« Le sommet humanitaire se voulait qu’on puisse parler de ce qui se passe à travers le monde et la solidarité sur l’humanité. On a beaucoup de crises à travers le monde. On note que les donateurs traditionnels qui donnaient des fonds, ont aussi des problèmes chez eux. Il y a des crises qui engendrent d’autres crises et parfois, on doit aussi gérer des crises chez soi, donc la charité bien ordonnée commence par soi-même. Du coup, ce qui devait être donné comme contribution diminue. C’est cela qui explique le chevauchement de fonds qu’on n’a pas encore pour le moment. Et c’est vrai que ces derniers temps les crises se sont augmentées »
Pour la directrice du bureau de la coordination des affaires humanitaires au Mali, ces fonds devraient être utilisés dans la priorité des priorités notamment la sécurité des agents humanitaires, la protection alimentaire et nutritionnelle, et l’accès à la santé et à l’éducation. Ute Kollies est chef du bureau OCHA Mali. Elle est au micro de Ayouba Sow :
« Il y a les priorités des priorités. Nous avons des problèmes spécifiques liés à la nutrition, nous avons des problèmes spécifiques liés aux non-fonctionnements des services sociaux de bases. Alors les gens qui ne peuvent pas accéder aux systèmes sanitaires, à l’éducation, à la nourriture, sont carrément des priorités. Mais tout d’abord, on a besoin de protection, parce que, malheureusement, la personne qui n’est pas protégée n’a même pas accès aux points de distribution. La sécurité est le préalable pour l’intervention. Ce sont les quatre points à souligner : la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la protection de la personne, l’accès à la santé et l’accès à l’éducation. Pourquoi je dis l’éducation, parce que, c’est elle qui nous donne l’espoir pour le futur »