La mission des Nations unies au Mali (Minusma) a rendu ce mardi 26 juin les résultats de son enquête sur les événements dans le centre du pays. Selon le document, les 12 civils tués le 19 mai dernier à Boulkessi ont été sommairement exécutés par un contingent malien de la force du G5sahel.
Au lendemain des événements de Boulkessi en mai dernier, la thèse d’une bavure de l’armée malienne circulait. De son côté, le ministère de la Défense décrivait plutôt un « accrochage lors d’une patrouille de sécurisation » causant la mort d’un militaire malien et confirmait la « neutralisation de douze terroristes ».
Cette version des autorités maliennes était totalement différente de celle des familles des victimes qui ont soutenu que les douze personnes tuées étaient des civils. Une thèse confirmée par une enquête de la mission des Nations unies au Mali. Les résultats de cette enquête rendus public ce mardi 26 juin 2018, montrent que des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont exécuté sommairement ou arbitrairement 12 civils au marché du bétail de Boulkessi.
Il y a trois semaines, les autorités avaient reconnu des zones d’ombre dans cette affaire. Pour les éclaircir, elles avaient instruit, au procureur militaire, l’ouverture d’une enquête.
Dans un communiqué le chef de la mission onusienne Mahamat Saleh Annadif appelle les autorités maliennes à s’assurer que cette enquête judiciaire en cours puisse s’effectuer dans les meilleurs délais.
La publication de ce rapport des nations unies sur les bavures des soldats maliens intervient au moment ou l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme séjourne au Mali depuis quelques jours.
Certains observateurs regrettent que la force conjointe du G5 Sahel annoncée comme protectrice des biens et des personnes soit au cœur des accusations de violations des droits de l’homme et d’exécutions sommaires. Selon Baba Dakono, chercheur et spécialiste des questions sécuritaires, ces « regrettables » bavures impactent négativement la coopération des populations. Il estime qu’elles peuvent aussi compromettre l’efficacité des prochaines missions des soldats du G5 Sahel.
Il était l’un des invités du Grand Dialogue de ce mardi 26 juin 2018 :