Colère des administrateurs civils du Mali. Ils l’ont exprimé ce lundi 18 juin à leur ministre de tutelle. Ces représentants de l’Etat se disent victimes d’insécurité, marquée par des enlèvements, assassinat ciblés et mutations « arbitraires ». Le Syndicat autonome des administrateurs civils et le Syndicat libre des travailleurs de l’administration territoriale, dans une déclaration rendue publique, demandent au gouvernement « plus de protection » dans l’exercice de leur fonction.
Les préfets de cercle sont depuis un certain temps victimes d’assassinats ciblés, d’enlèvements ou autres menaces dans le pays. Au mois d’avril dernier, le sous-préfet de Hombori a été enlevé par des hommes armés non identifiés. Dans le même mois, le sous-préfet de Winerden a été froidement abattu à domicile, tant dis que le préfet de Ténenkou, dans la région de Mopti, est encore sans nouvelles. A ces évènements s’ajoute l’assassinat de 06 préfets à Kidal en mai 2014.
Face à cette situation d’insécurité, le Syndicat autonome des administrateurs civils et le syndicat libre des travailleurs de l’administration territoriale exigent du gouvernement d’assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat. « On a demandé aux autorités d’abord d’assurer notre protection par la mise à disposition d’agents à domicile et au bureau. Ensuite de donner la bonne information aux chefferies traditionnelles, à certaines organisations de la société civiles, notamment les chasseurs et les jeunes en leur expliquant leur rôle et leur place par rapport aux représentants de l’Etat », a déclare Ousmane Christian Diarra, Secrétaire général par intérim du Syndicat autonome des administrateurs civils. L’administrateur civil de préciser : « nous ne faisons pas grève, pas de marche, ni casse, mais nous demandons tout simplement que notre protection soit assurée »
Les administrateurs civils demandent aussi que toutes les dispositions soient prises pour la libération du Préfet de Ténenkou et de son chauffeur. Ces deux individus ont été enlevés en mai dernier alors qu’ils quittaient Mopti pour Ténenkou. Les manifestants exigent également le redéploiement sans délai des représentants de l’Etat de de Kolondièba et Koro récemment relevés de leurs postes. Cette situation intervient au moment où les épreuves de l’examen du Baccalauréat se déroulent sans les représentants de l’Etat dans les cercles.
Le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation dit « avoir pris acte des doléances des préfets de cercle ». Selon Mohamed Ag Erlaf, toutes les mesures seront prises pour les sécuriser et leur permettre de travailler dans la sérénité :