Le calme est revenu à Fana, localité située une centaine de kilomètres de Bamako après la violente manifestation de ce dimanche 13 mai. Le mouvement de colère faisait suite à l’assassinat, la veille, d’une fille atteinte d’albinisme. Elle a été retrouvée égorgée. Les manifestants ont incendié la brigade de gendarmerie et plusieurs bars, avant de poser des barricades sur les principales voies de la ville.
Un important dispositif de sécurité était visible ce lundi 14 mai matin à Fana. Les magasins sont restés fermés pour la plupart, malgré le calme précaire qui règne dans la ville. Tout a commencé samedi 12 mai dernier lorsqu’un homme s’est introduit nuitamment dans la famille de la petite Ramata Diarra pour l’enlever avant de disparaître dans la nature. Quelques heures plus tard, le corps de la fillette décapitée a été retrouvé.
L’acte a provoqué la colère des habitants de Fana. Des dizaines de femmes et des jeunes sont sortis pour manifester, mettant à sac la gendarmerie et d’autres bâtiments administratifs. Les manifestants ont également bloqué toutes les voies principales dans la ville.Cet assassinat est le deuxième en moins d’un mois à Fana. Une femme et son enfant ont été également assassinés il y a quelques semaines dans cette même localité. L’Association pour la promotion et l’insertion sociale de l’enfant atteint d’albinisme « SOS ALBINOS » a condamné l’acte et décide de porter plainte contre X auprès du Procureur de Koulikoro. L’association appelle les autorités à retrouver les auteurs de ce crime et les traduire devant les tribunaux.
Des enquêtes ont été ouvertes pour retrouver les auteurs de ce crime. Selon le maire de la localité, des suspects ont été identifiés et les investigations sont en cours. Toutefois la famille de la victime appelle les autorités régionales à plus de protection et réclame que justice soit faite.
Oumar Sidi Coulibaly proche de la victime :
L’association malienne pour la protection des albinos décide de porter plainte contre les auteurs avec l’accord de la famille de la victime. Selon elle, à l’approche des élections, « les albinos sont ciblés pour des sacrifices ». Les responsables de l’association exigent que les enquêtes soient accélérées afin de punir les coupables.
Mahine Koita dit Albihi Secrétaire général de l’Association pour la protection des albinos :