« Médias justice et état de droit : les contrepoids du pouvoir », voici le thème retenu cette année pour la célébration de la 25ème édition du 3 mai, Journée Mondiale de la liberté de la Presse. Cette journée intervient dans un contexte de précarité à laquelle des journalistes maliens font face. Selon les professionnels des médias, cette précarité a un réel impact sur la qualité de l’information fournie au public.
Signée en 2009, la Convention collective des journalistes peine à s’appliquer au Mali. Elle est pourtant sensée réduire la précarité des hommes de médias pour une information plus indépendante. Constat de certains professionnels de la presse : « pas d’amélioration de conditions de travaille des journalistes maliens ». Selon Ousmane Dao du journal « Midi-infos », cette précarité explique, essentiellement, le problème de qualité des productions. « Ils sont rares les journalistes qui sont correctement payés, ils sont nombreux à ne pas avoir des salaires. Ce qui n’est pas tout à fait un atout par rapport aux productions qu’ils font », constate Ousmane Dao.
La question de moyens au sein de la presse malienne demeure au centre de préoccupations, selon Souleymane Drabo, journaliste éditorialiste. Selon lui, les conséquences sont très visibles sur la qualité et l’accès à l’information.
« Ce manque de moyen se répercute lourdement sur la qualité de l’information fournie au public. Celui-ci est obligé de se reporter aux médias internationaux pour s’informer », analyse M. Drabo, pour qui l’alternative est qu’on sorte de ces médias de bout de ficelle qu’on avait fait au début. Aujourd’hui au Mali il faut structurer les médias en entreprises.
Pour l’amélioration de leurs conditions de vie, des journalistes maliens réclament donc l’application rapide de la convention collective de la presse. Une convention dont certains patrons de presse ne sont pas encore prêts d’appliquer.
« J’ai refusé de signer le document parce que pour moi c’était une mise en scène », justifie Dramane Aliou Koné, président du Groupe de médias « Renouveau ». « On ne peut pas faire une convention collective à la demande. On vient nous imposer une convention collective alors qu’on sait très bien qu’en signant ça ne va pas aboutir » tranche l’employeur de médias pour qui, la convention collective doit être le fruit d’une lutte des journalistes. « Ce sont eux qui doivent imposer aux patrons de presse, ce n’est pas l’inverse », pense Dramane Aliou Koné.
Au regard de tout ce qui précède, les responsabilités sur la question de la précarité de presse malienne sont partagées, selon Souleymane Drabo. L’éditorialiste estime que l’État, les patrons de presse aussi bien que les journalistes doivent jouer pleinement jouer leur partition.