Les résultats de l’examen du Diplôme d’Études Fondamentales ont été publiés hier dans les différents centres d’examens et sur internet. Le taux de réussite au DEF sur toute l’étendue du territoire national au titre de l’année scolaire 2015-2016 est de 30,02%. Un résultat inférieur à ceux des 5 dernières années.
Cette année, plus de 237 000 candidats ont participé à l’examen du DEF au Mali. Parmi eux, près de 67 000 sont admis soit un taux de réussite de 30, 02%. Pour cette édition, c’est l’académie de Gao qui s’impose à la tête du classement avec un peu plus de 47% contrairement à celle de San qui a enregistré le plus faible taux avec près de 24%.
Ce résultat qui est jugé « catastrophique » par certains observateurs est inférieur à ceux des cinq dernières années, notamment celui de l’année dernière qui était de 33, 01%.
En 2009, le Mali a enregistré un taux de plus de 65%. Mais depuis lors, le pays n’a pu atteindre 50% de réussite et le taux n’a cessé de chuter avec 42,27 % en 2014 et 33,63% en 2013. 2012 a connu une légère hausse par rapport à 2013 avec plus de 36% pour rechuter en 2011 avec près de 33% et 32, 89% en 2010.
Les autorités du pays expliquent cette chute du taux de réussite par la faible maîtrise du français chez les élèves. Cependant, la question de la responsabilité de cette baisse du taux d’admission au DEF reste posée.
Malgré le faible taux de réussite au DEF, le directeur du centre national des examens et concours estime que cette année les examens se sont bien déroulés. Toutefois, pour améliorer le taux d’admission il annonce qu’une réflexion est en cours pour « mettre sur pied un cadre national d’évaluation des apprentissages ».
Mohamed Maïga directeur du centre national des examens et concours de l’éducation est joint au téléphone par Hawa Berthé :
« La différence, c’est que le taux est légèrement plus bas que les autres années. Mais cette année on est sûr quand même que les examens se sont bien déroulés. Les présidents de centres ont été à hauteur de souhait, de même que la supervision. Pour le moment il faut étudier pour voir les différents facteurs qui expliquent ce taux. Peut-être en faisant une analyse sur une longue période, en voyant le mode même. A travers le calcul qui a changé depuis 2010 on peut se donner une idée. Un constat général, il y a beaucoup de faiblesses au niveau du transfert et ça peut être un des facteurs. En plus, tous les sujets sont exprimés en français. S’ils ne comprennent pas ce qu’on leur demande, ça peut causer des problèmes. On est en train de réfléchir pour mettre sur pied un cadre national d’évaluation des apprentissages. Avec ce cadre et la formation qui va suivre, je pense que le taux pourra s’améliorer ».
Pour certains parents d’élèves, ce faible taux du DEF s’explique par le « changement de comportement » adopté dans le milieu scolaire depuis quelques années. Il s’agit notamment, des nouvelles mesures prises par les responsables académiques afin d’accentuer le contrôle et limiter ainsi les fraudes.
Cependant, ces parents estiment que chaque acteur a sa part de responsabilité dans cette baisse du taux de réussite.
Hamady Koné, président de l’Association des parents d’élèves de la commune rurale de Dialakorodji est joint au téléphone par Ibrahima H. Diallo :
« L’autorité est responsable, les parents d’élèves sont responsables: ils ne cherchent pas à comprendre ce que leurs enfants font à l’école. Depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture, tu ne contrôles pas le cahier d’un élève et tu veux que cet élève passe. La seconde chose, j’accuse vraiment les autorités ».
Qu’est-ce que vous proposez maintenant comme solution pour que les prochains résultats puissent être améliorés ?
« Vraiment, laisser les enfants avec leurs connaissances et leurs consciences, les encadrer très bien. Il faut que les maîtres se méfient beaucoup des filles et que les autorités continuent avec cette méthode qu’elles ont adopté l’année dernière et cette année ».
Tristes et malheureux, sont la plupart des élèves, même si quelques-uns d’entre-eux sont joyeux, d’où leur désengouement de s’exprimer. Qu’à cela ne tienne, certains ont eu l’audace d’affirmer leur forfait. Bien que d’autres aient réussi, ils sont aussi tristes pour l’échec de leurs camarades.