La situation carcérale à la Maison centrale d’arrêt de Bamako n’est pas reluisante, loin de là, pensent les organisations de défense des droits de l’Homme. Alors qu’elle a été conçue pour 400 personnes, on y compte 2063 détenus à ce jour, dont seulement 399 condamnés.
La première difficulté à laquelle est confrontée la Maison d’Arrêt Centrale de Bamako est le surpeuplement. Dans plusieurs cellules, les détenus s’entassent, et les conditions hygiéniques sont loin d’être des motifs de satisfaction. Dans un rapport publié il y a quelques mois, les organisations de défense des droits de l’Homme avaient tiré la sonnette d’alarme et ont dénoncé des « conditions difficiles » de détention. Initialement prévue pour 400 personnes, la prison centrale de Bamako abrite aujourd’hui 2063 détenus. Les condamnés sont au nombre de 399, alors que 1655 personnes sont en détention provisoire. En plus de cet effectif pléthorique, la Maison d’Arrêt Centrale de Bamako est confrontée à une lenteur dans les procédures.
Pour constater le niveau de respect des droits des personnes privées de liberté et de leurs conditions de vie, la ministre des droits de l’Homme Me Kadidia Sangaré Coulibaly s’est rendue ce lundi sur les lieux, dans le but, dit-elle, de « corriger les insuffisances » constatées sur place. Cette visite a permis au ministre de rappeler, lors de son passage à la grande prison de Bamako, que le Mali a ratifié des textes qui interdisent les cas de torture, les traitements humiliants et dégradants.
Au terme de cette visite Me Kadidia Sangaré Coulibaly a appelé les juges d’instruction et les procureurs à œuvrer à l’accélération des procédures des détenus.
Pour les surveillants de prison, le surpeuplement des prisons n’est pas sans conséquence. Elle élargit la tâche des surveillants de prison, qui menacent prochainement d’aller en grève si leurs conditions de travail ne sont pas améliorées.
Abdoulaye FOFANA, Secrétaire Générale de la section syndicale des prisons du Mali :
La lenteur dans les procédures d’enquêtes et de jugements est un des facteurs qui favorise le surpeuplement des prisons au Mali. Face à cette situation, la Commission nationale des droits de l’Homme dénonce « une violation des droits humains » et plaide pour l’amélioration des moyens de la justice.
Me Malick Coulibaly est ancien ministre de la justice, président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme :