La célébration 2017 de la Journée internationale des droits des migrants intervient cette année dans un contexte de grand débat depuis la diffusion d’images montrant des migrants vendus comme esclaves en Libye. La question passionne les débats, et plusieurs observateurs pensent que « le débat sur l’immigration est mal posé ». L’Association malienne des expulsés interpelle l’Etat malien à davantage protéger les droits des migrants et à œuvrer pour leur insertion socioprofessionnelle. Le sujet en liaison avec le changement climatique et la sécurité a été également largement débattu, il y a quelques jours à La Haye, lors d’une rencontre organisée par Planetary Security Initiative.
La journée des droits des migrants, instituée par les Nations unies, est marquée au Mali par plusieurs activités, dont des témoignages de migrants et des conférences débats sur les causes et les conséquences de la migration.
Pour le mois de novembre et décembre au moins 600 Maliens ont été rapatriés d’Algérie et de Libye. Ces migrants dénoncent des « traitements dégradants » lors de leur rapatriement et sur les lieux de détention.
En novembre dernier, une vidéo publiée par CNN met en exergue la détérioration des conditions de détention des migrants et réfugiés en Libye. Elle montre des migrants vendus au plus offrant comme des esclaves.
C’est donc dans ce contexte qu’intervient la célébration 2017 de la journée internationale des droits des migrants.
Proclamée en décembre 2000 par les Nations unies, cette journée est l’occasion pour les acteurs de questionner la protection des droits des travailleurs migrants et de leurs familles. Une Convention internationale a été adoptée ainsi depuis 1990 sur la question. Mais pour les associations de défense des migrants, « ces droits sont loin d’être respectés ».
Au Mali, ils sont des centaines de jeunes à emprunter chaque année la route de l’immigration. Plusieurs d’entre eux meurent sur le désert ou sur la mer.
Les changements climatiques et l’insécurité constituent de plus en plus un facteur d’immigration. C’est une des conclusions de la rencontre sur la sécurité planétaire tenue il y a quelques jours à la Haye. Selon des participants à cette session, la sécheresse et la disparition de terres cultivables poussent de nombreux jeunes à vouloir franchir la mer. Ces spécialistes ajoutent aussi d’autres facteurs liés à l’insécurité.
Ibrahim Togola, président de Mali-Folkcenter est au micro de notre envoyé spécial à la Haye, Mouhamadou Touré :
Pour l’Association malienne des expulsés, « les Nations unies ne s’investissent pas suffisamment dans la protection des droits des migrants ». Aussi l’AME interpelle l’État malien à mieux œuvrer pour la réinsertion socioprofessionnelle des migrants de retour dans leurs pays.
Amadou Coulibaly est chargé du volet accompagnement social des migrants à l’Association malienne des expulsés :