Les 17 militaires, dont de hauts gradés, ont annoncé être en grève de la faim afin de demander à être jugés dans l’affaire de l’assassinat en 2013 de 21 bérets rouges retrouvés dans un charnier près de Bamako. Le procès reporté en novembre 2016 peine à reprendre. Pour dénoncer cette lenteur et l’expiration du délai légal de détention préventive, les épouses des détenus exigent aux autorités de juger ou de libérer leurs maris.
Dix sept militaires, dont de hauts gradés, selon l’AFP ont annoncé être en grève de la faim afin de demander à être jugés dans l’affaire de l’assassinat en 2013 de 21 bérets rouges retrouvés dans un charnier près de Bamako.
Ce sont les épouses des militaires détenus ou en liberté provisoire, mais sous contrôle judiciaire, qui mobilisent les rencontres avec la presse, des diplomates, des associations de défense des droits de l’Homme sur le sort de leurs maris.
Selon elles, cette grève de la faim est légale et même justifiée surtout que le délai légal de trois ans de détention provisoire prévu par le code pénal malien a été largement dépassé.
Inculpés d’assassinat, de complicité d’assassinat dans l’affaire des 21 militaires bérets rouges retrouvés morts en 2013, dans un charnier près de Bamako, le chef de l’ex-junte militaire Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ont comparu pour la première fois en novembre 2016 devant une cour d’assises à Sikasso.
Mais très rapidement, le procès plutôt mal préparé a été reporté finalement sine die pour complément d’enquête. Les tests ADN annoncés pour la fin de ce mois d’octobre par le ministre de la justice ne sont encore disponibles. Pour le moment, aucune date n’est fixée pour la reprise du procès Amadou Sanogo poursuivi pour l’implication dans l’assassinat d’une vingtaine de bérets rouges, une unité de l’armée restée fidèle à l’ancien président ATT.
Les victimes attendent ce procès depuis plus de 3 ans. Elles ont soif de justice et attendent la vérité.
Pour Mme Dembélé Madina Sissoko, épouse de l’ancien chef d’Etat major des l’armée, le code pénal malien est contre toute détention provisoire dépassant 3 ans. Selon elle, il est temps que les détenus soient jugés ou libérés, puisque le délai de détention légal est expiré. Elle est au micro de nos confrères de RFI :
Pour certains observateurs, la détention provisoire ne doit pas dépasser 3 ans. Toutefois, ils estiment que le juge de siège, après avoir estimé que pendant l’audience la question n’a pu être vidée et qu’une prochaine audience sera tenue, peut ordonner un placement en détention en attendant la prochaine audience.
Dr. Mamadou Guissé, professeur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako :