Plus de 2.000 migrants d’Afrique subsaharienne ont été expulsés d’Algérie vers le Mali et le Niger. Certains ont été abandonnés dans le désert. C’est ce que révèle un communiqué d’Amnesty international qui dénonce leurs conditions d’arrestation. L’ONG de défense des droits de l’Homme demande aux autorités algériennes de « mettre un terme à ces arrestations et expulsions illégales ». Au Mali, les organisations de défense des migrants expriment leur colère et se mobilisent pour le rapatriement des 200 Maliens concernés.
La plupart de ces migrants d’Afrique subsaharienne ont été arrêtés dans la périphérie d’Alger et à Blida, à 50 km au sud-ouest du pays. Selon Amnesty International, « ils ont été conduits en bus à Tamanrasset, près de 2.000 km plus au sud ». L’organisation de défense des droits de l’Homme révèle que ces migrants ont été « abandonnés par les autorités algériennes dans une localité du côté nigérien à la frontière entre les deux pays ».
Selon Amnesty International, au moins une centaine d’autres ont été laissés du côté algérien. Ils ont dû « marcher pendant six heures dans le désert pour atteindre cette localité ».
Ces migrants sont de plusieurs nationalités, dont malienne. Cette année, plusieurs centaines d’entre eux ont été rapatriés de l’Algérie. A leur arrivée à Bamako, ces migrants maliens ont dénoncé « des conditions difficiles de rapatriement » et « les traitements dégradants » qui leur seraient infligés. Au niveau l’Ambassade du Mali en Algérie, aucune réaction officielle, malgré nos différentes sollicitions.
Dans son communiqué, Amnesty international regrette « des arrestations sur des bases ethniques» et demandent aux autorités algériennes de mettre un terme à « ces expulsions irrégulières ».
Environ 100.000 ressortissants subsahariens vivent en situation irrégulière en Algérie, selon les ONG.
Au Mali, les organisations de défense des migrants expriment leur colère. Elles se mobilisent pour le rapatriement des ressortissants maliens. Selon l’Association malienne des expulsés, plus de 200 Maliens seraient concernés par ces expulsions. Ils sont en ce moment à Agadez, au Niger, et sont en attente d’être rapatriés.
Ousmane Diarra, Président de l’Association Malienne des expulsés :