2,7 millions d’euros, soient 1,7 milliard de francs CFA. C’est le montant que l’ex chef de la Brigade d’Ançardine à Tombouctou doit verser aux victimes de la destruction des Mausolées entre 2012 et 2013. Le verdict de réparation des dommages a été prononcé aujourd’hui par la Chambre de première instance VIII de la Cour Pénale Internationale. Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui a été transféré à la CPI en 2015, purge une peine de prison de neuf ans à la Haye.
L’ordonnance des juges de la Cour Pénale Internationale se résume en 7 points. Condamné déjà en septembre 2016, Ahmad Al Faqi Al Mahdi devrait aussi verser un euro symbolique à l’Etat malien et à l’UNESCO en réparation des préjudices causés suite à la destruction des mausolées de Tombouctou.
Les juges de la CPI ont estimé que les populations de Tombouctou ont été « profondément touchées » par cette destruction des édifices religieux. Ahmad Al Faqi doit donc s’acquitter d’un montant de 1,7 milliard de francs CFA, soit 2,7 millions d’euros.
Cette condamnation peut paraître symbolique, car le détenu est reconnu comme « indigent » par la Cour. C’est donc le Fonds au profit des victimes qui doit débourser cet argent.
La Chambre a ordonné l’octroi de réparations pour trois catégories de préjudices : l’endommagement des bâtiments historiques et religieux attaqués, les pertes économiques indirectes et le préjudice moral. Les réparations doivent être collectives pour permettre la réhabilitation des sites et pour que la communauté de Tombouctou dans son ensemble se relève des pertes financières et du préjudice économique subis, ainsi que de la détresse
La Chambre a également ordonné des réparations individuelles en faveur des personnes dont les sources de revenus dépendaient exclusivement des bâtiments attaqués, ainsi que des descendants des défunts dont les sites funéraires ont été endommagés dans l’attaque.
Les familles gardiennes des mausolées de Tombouctou détruits par les islamistes pensent que le préjudice causé est irréparable. Selon Sane Chirify Alpha, responsable du Mausolée Alphamoy, ces biens culturels détruits, même réhabilités par l’Unesco sont moralement irremplaçables :