L’ancien chef de la police islamique de Gao devant les juges demain
Image de Aliou Mahamar

L’ancien chef de la police islamique de Gao devant les juges demain

L’ancien commissaire de la police islamique du Mujao à Gao entre 2012 et 2013, devrait comparaître ce mercredi devant la cour d’assises. Aliou Mahamar Touré est accusé d’avoir commis des crimes sur la population de la cité des Askias pendant l’occupation de la ville par les jihadistes du Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).

C’est l’un des dossiers les plus attendus de cette session de la cour d’assises. Mahamar Aliou est poursuivi pour des crimes commis pendant l’occupation des régions du nord par les groupes jihadistes entre 2012 et 2013.
Selon certains habitants de la cité des askias, Aliou Mahamar est l’homme qui orchestrait la torture et la répression dans la ville de Gao. Il ordonnait les flagellations, les amputations et même des exécutions. Natif de la ville, cet ancien vendeur de peau de bête a été l’un des premiers à s’allier aux jihadistes qui le nomment commissaire de leur police islamique.
Avec ce statut, l’homme se déplace avec une escorte de plusieurs hommes, il est armé, porte des grenades en bandoulière et un fouet qu’il utilise sans réserve pour battre les habitants.

Première comparution d’un présumé jihadiste devant les tribunaux maliens

Arrêté en décembre 2013, son procès a été annoncé en mars dernier par la chambre d’accusation.
A Gao certaines organisations de défense des victimes considèrent ce jugement comme un non événement. C’est le cas de l’ONG GREFA (Groupe recherche études femmes et action). Sa présidente se dit « indifférente » quelque soit l’issue de ce procès. Selon elle, des anciens responsables du Mujao circulent librement à Gao sans être inquiétés. Certains, ajoutent-elles, occupent même des postes de responsabilités.

Fatoumata Touré, directrice de l’ONG GREFA

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Ce procès est particulier, selon plusieurs observateurs. Ils estiment que la justice malienne a voulu faire du cas d’Aliou Mahamane un exemple. Selon eux, « toute la vérité ne sera pas dite car toutes les personnes impliquées ne seront pas au procès ».
Ibrahim Ikassa analyste et juriste

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