Les violents affrontements survenus à Kidal entre les signataires de l’accord de paix et les événements de Ménaka ont relancé les débats sur l’avenir de l’Accord d’Alger. Deux ans après sa signature, le chronogramme de mise en oeuvre peine à se concrétiser. Et selon plusieurs observateurs, les derniers événements ne devraient pas favoriser l’accélération du processus et le retour de l’État dans les localités où il est absent.
Tout a commencé la semaine dernière. Le groupe d’auto-défense Gatia et la CMA se sont violemment affrontés à Anefis. Depuis 2016, les deux groupes rivaux se battent pour « le contrôle et la gestion » de la ville de Kidal. En l’absence de sources indépendantes, difficile d’obtenir un bilan précis, et les deux parties se rejettent la responsabilité de la violation du cessez-le-feu.
Ces affrontements à Kidal ont fait reporter le retour de l’administration à Kidal prévu le 20 Juillet dernier. Le président du Haut conseil islamique a d’ailleurs bouclé ce week-end une mission de bons offices dans la ville, où il a multiplié les rencontres avec les responsables de la CMA. Si les parties se disent satisfaites de résultats de cette mission, aucun nouveau chronogramme n’a été établi, et rien n’indique qu’il sera respecté.
Le vendredi dernier, c’est la ville de Ménaka qui est tombée entre les mains de la CMA. Bastion de la Plate-forme, Ménaka est une des nouvelles régions créées par le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et réconciliation. Si l’armée malienne a repris hier ses positions dans la ville, la tension reste vive entre les forces en présence.
Ces récents événements interviennent alors que les observateurs sont unanimes sur « le retard » dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Selon eux, les nouvelles évolutions vont sans doute impacter cet « accord déjà fragile » et dont certains dénoncent la caducité.
Pour certains observateurs, la reprise des hostilités entre les groupes signataires de l’accord, est une violation du cessez-le-feu. Selon eux, la communauté internationale doit mettre en exécution sa menace de sanctions contre les fauteurs de trouble.
Ismail Allassane Maiga chargé de cours à l’Université du Mali