Le réseau social Facebook est interrompu au Mali depuis hier. Cette interruption intervient au moment où les appels à la manifestation du samedi 17 juin se multiplient contre le projet de révision de la Constitution. Le gouvernement nie toute implication dans cette censure de la plate forme Facebook. Au niveau des réseaux de téléphonies mobiles, on s’abstient à tout commentaire.
Tout a commencé hier aux environs de 14 heures. L’accès au réseau social Facebook est interrompu via le logiciel classique. Depuis, plusieurs personnes ont installé des logiciels VPN pour « contourner » ce que certains considèrent comme « une censure ».
Le gouvernement nie toute implication dans cette interruption. Au niveau du Centre d’information gouvernementale et de la Cellule de communication de la Primature, très peu d’informations circulent sur la question. Les responsables affirment n’avoir pas connaissance d’une décision du gouvernement de bloquer les réseaux sociaux.
Les deux sociétés de téléphonies au Mali affirment n’avoir pas eu connaissance d’une telle interruption. Selon elles, aucun dysfonctionnement n’a été enregistré sur leurs réseaux.
L’Etat pointé du doigt
Cette interruption de Facebook intervient au moment où les appels à manifester se multiplient contre le projet de révision de la Constitution, dont le référendum est prévu le 9 juillet. Deux marches ont eu lieu à Bamako contre le texte et une autre marche est prévue ce samedi 17 juin à Bamako. Pour les organisateurs de cette marche, il n’y a pas de doute, les autorités sont derrière cette interruption de Facebook.
En août 2016, une manifestation contre l’arrestation de l’animateur de radio Ras Bath avait dégénéré. Les réseaux sociaux avaient été également interrompus, puis rétablis après sa libération conditionnelle.
Pour la communauté des blogueurs, qui prennent les autorités responsables, cette censure est « inacceptable ». Selon elle, l’État n’a pas le droit de bloquer Facebook. Cette interruption, selon elle, a de graves conséquences économiques pour les blogueurs et d’autres utilisateurs de Facebook.
Abdoulaye Guindo est le Président de la Communauté des blogueurs du Mali :
A Bamako, comme à l’intérieur du pays les populations expriment leur mécontentement face à cette « privation de liberté ». Elles demandent « le rétablissement immédiat de l’accès à Facebook ».
Écoutez ces réalités recueillies à Bamako :