La Chancelière Allemande reçoit ce lundi et mardi à Berlin de nombreux dirigeants africains, dont le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. L’Allemagne, qui a envoyé un contingent au Mali dans le cadre de la mission de l’ONU au Mali, veut saisir l’opportunité de sa présidence du G20 pour attirer les investissements vers l’Afrique, étape nécessaire, selon elle pour réduire les migrations vers l’Europe. Pour certains analystes, l’Afrique et particulièrement le Mali, doit instaurer un partenariat gagnant-gagnant avec l’Allemagne.
Selon une porte-parole de la Chancelière, « l’objectif est de renforcer la coopération pour un développement économique durable des Etats africains ». A moins d’un mois du G20 de Hambourg, les dirigeants du Ghana, d’Ethiopie, du Niger, d’Egypte ou encore du Mali, seront présents à Berlin. Pendant deux jours de conférence, ils seront aux côtés des institutions financières internationales censées apporter un soutien technique aux Etats pour leurs réformes.
Le président IBK qui est déjà présent à Berlin depuis hier, devrait avoir plusieurs entretiens avec les autorités allemandes. Au cœur des échanges : la lutte contre le terrorisme. L’Allemagne a décidé en 2016 d’envoyer un contingent de 600 hommes pour renforcer la Mission de l’ONU au Mali. L’objectif est de « soulager la France » dans la lutte contre le terrorisme.
Les échanges entre Berlin et les dirigeants africains vont porter aussi sur l’immigration. Si la question des dizaines de milliers de migrants prenant la direction de l’Europe pour fuir pauvreté et conflits n’est pas évoquée en première ligne, elle est cependant centrale pour l’Allemagne.
Pour Angela Merkel, le point central pour endiguer ces flux est de s’attaquer aux causes de la migration en offrant des perspectives aux populations dans leurs pays. En tournée à l’automne 2016 au Mali et au Niger, Mme Merkel avait affirmé que « le bien-être de l’Afrique était dans l’intérêt de l’Allemagne ».
L’Afrique, particulièrement le Mali, peut beaucoup tirer profit d’un partenariat gagnant-gagnant avec l’Allemagne, expliquent certains analystes. Selon eux, le développement économique des pays africains devrait favoriser la réduction du taux d’immigration des jeunes vers l’Occident.
Dr Etienne Fakaba Sissoko, est économiste au Centre de recherche et d’analyse politique économique et sociale :