Deux attaques ont été enregistrées hier dans la région de Mopti. Dans le cercle de Bandiagara, un poste de gendarmerie a été pris pour cible dans la soirée par des hommes armés non identifiés, faisant un blessé parmi les gendarmes. Le même jour, tôt le matin, un convoi de l’armée a été lui aussi pris d’assaut par des hommes armés près de Douentza. Suite à cette attaque, 5 soldats ont été portés disparus et 3 grièvement blessés. Le bilan fait également état de la destruction de plusieurs véhicules.
Les attaques se multiplient ces derniers jours dans la région de Mopti. Hier soir, aux environs de 21h, le poste de gendarmerie situé sur la route de Bankass dans le cercle de Badiangara a été attaqué par des hommes armés non identifiés. Selon des sources sécuritaires, les tirs venaient de trois côtés autour du poste. Les forces de sécurité ont pu les repousser. Au cours de la fusillade, un gendarme a été blessé. Depuis, selon un membre de la gendarmerie, des renforts sont arrivés sur place et la situation est sous contrôle des forces de sécurité maliennes.
Le même jour, une autre attaque s’est déroulée aux environs de 4 heures du matin dans le village de M’Beebi, à quelques encablures de la commune rurale de Boni, cercle de Douentza. Selon une source locale, c’est un convoi de la garde nationale qui a été ciblé. Des véhicules s’étaient embourbés et étaient immobilisés depuis deux jours dans la zone. La même source affirme que les assaillants scandaient Allah Akbar. L’attaque aurait fait 3 blessés graves évacués à l’hôpital de Douentza. De plus deux des véhicules ont été calcinés. On signale également la disparition de cinq soldats.
A ce stade, il est difficile de savoir si ces hommes ont trouvé refuge dans un village voisin ou s’ils se sont noyés en tentant de traverser la rivière lors de l’assaut.
Des renforts sont arrivés sur les lieux des deux attaques. Les forces de sécurité ont aussitôt lancé des opérations de ratissage et plusieurs suspects ont été interpellés.
De sources sécuritaires, ce sont « des attaques simultanées qui visent à chasser les forces de sécurité de la brousse ». Ces mêmes sources affirment aussi qu’il est « très difficile d’arrêter ces assaillants parce qu’ils se dissimulent à la population ».
Voici le témoignage recueilli par Mouhamadou Touré :
« Hier soir, à 21 heures 20 minutes précisément, notre poste qui se trouve à 40 km de Bandiagara en partant vers Bankass a été attaqué par des assaillants venus à pied. Le bilan fait état d’un gendarme blessé à la cuisse. Les tirs venaient de trois côtés, en face, à gauche et à droite ».
Donc il n’y a pas eu de précision sur le nombre des assaillants ?
« Non, il n’y a pas eu de précisions sur leur nombre. C’était des tirs nourris dans l’obscurité. Et quand ils ont vu qu’il y a la résistance, ils se sont dispersés dans l’obscurité. Ils n’y a pas eu de poursuite parce que les éléments sont au poste avec leurs motos. Mais à 1h du matin, j’étais là-bas avec des renforts. Une équipe d’intervention basée à la frontière a commencé le ratissage à partir de la frontière pour venir ici. Mais il est très facile pour ces assaillants de se dissimuler au sein de la population, donc c’est très difficile de les arrêter si tu ne les vois pas avec une arme. Bandiagara étant dans une zone en insécurité, on s’attend toujours à des actes de ce genre ».
Est-ce que vous pensez que ce sont des attaques coordonnées, parce qu’il y a eu une attaque à Douentza aussi ?
« C’est des attaques simultanées. Ils veulent chasser les postes de sécurité des brousses pour sévir là-bas ».
Suite à cette attaque des renforts de l’armée ont été déployés sur place pour ratisser la zone. Selon un témoin joint hier dans la zone, plusieurs suspects ont été interpellés par les forces maliennes.
Lisez son témoignage :
« C’était une équipe de la garde qui était basée à Mondoro qui venait à Boni. Leurs véhicules étaient restés embourbés à environ 300 mètres du village de M’beebi. Donc, ils ont fait deux nuits là-bas. C’est la troisième nuit qu’ils ont été attaqués par des jihadistes qui disaient « Allahou akbar, Allahou akbar ». Donc, entre 4 heures et 4 heures 30, les gens ont commencé à tirer mais ils ont dit que les gens ont quitté le village et ils se sont mis à tirer. Ainsi les militaires ne pouvaient pas les suivre dans le village et de l’autre côté, il y a la mare. Donc, les militaires ont traversé la mare. Ils étaient plus d’une vingtaine. Ils se sont dispersés dans la nature, quelque uns sont arrivés ici blessés. Il y a trois blessés graves ».
Pour l’instant vous n’avez pas connaissance de morts ?
« Ils n’ont pas évoqué de mort, mais ils ont parlé de cinq disparus qu’on n’arrive pas à contacter. Quand les Famas sont venus ils ont pris quelques uns. La gendarmerie est en train de les interroger ».