Fin de la grève dans le secteur de l’enseignement secondaire et du fondamental. Les différents syndicats ont levé ce mardi leur mot d’ordre de grève. Ceux-ci observaient un arrêt de travail depuis plusieurs semaines. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, les responsables syndicaux affirment avoir obtenu un accord avec le Gouvernement. Toutefois, les cours restent suspendus dans les universités faute de compromis entre le gouvernement et le syndicat des enseignants du supérieur
Les points de satisfaction portent entre autres sur l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant et l’harmonisation de la grille salariale de l’enseignant malien avec ceux de la sous-région. Ce compromis a été obtenu après plusieurs jours de discussions entre les syndicats et le gouvernement.
Ceux-ci ont observé plusieurs semaines de grève et avaient dénoncé ce qu’ils ont appelé le mutisme du gouvernement face à leurs revendications. La levée de ce mot d’ordre est un ouf de soulagement pour les parents d’élèves, car elle intervient à quelques semaines du début des examens de fin d’année.
Si les cours ont repris dès hier dans les écoles primaires et les lycées, ils restent suspendus dans les universités. Le syndicat national de l’enseignement supérieur observe depuis plusieurs semaines une grève illimitée. Les enseignants du supérieur réclament entre autres, l’amélioration de leur grille salariale, et l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant-chercheur.
Les syndicats confirment la reprise du travail ce mercredi. Selon les responsables des différents syndicats, l’année scolaire peut être sauvée si les différents acteurs de l’enseignement conjuguent leurs efforts.
Tiemoko Dao est le porte-parole des syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 :
« On avait demandé au gouvernement l’application du procès verbal de conciliation du 8 janvier 2017. Ce procès verbal parle généralement de l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant, de l’harmonisation des salaires des enseignants maliens avec les salaires de la sous région, de l’augmentation de l’indemnité spéciale de responsabilité des enseignants de la catégorie A, B et C. Généralement aussi, il y a le 4e point : la régularisation de la situation administrative et financière des sortants de l’ENSUP nouvelle formule. Le 5e point, c’était la conformité de la relecture de l’arrêté 3282 du 11 août 2011 avec les recommandations de la lettre de protestation des différents syndicats. Aussitôt suspendu, nous avons demandé à nos militants de reprendre le travail et nous osons croire qu’avec la synergie d’actions des uns et des autres, administration scolaire et enseignants, je crois qu’on peut sauver l’année scolaire ».
Cependant dans les régions du Nord, les cours restent suspendus malgré la levée du mot d’ordre de grève. Le collectif des enseignants du nord estime que leurs préoccupations n’ont pas été prises en compte dans l’accord conclu entre le gouvernement et les syndicats. Les responsables du collectif demandent l’amélioration des conditions sécuritaires et l’indemnisation des enseignants victimes de la crise de 2012. Mahamane Ag Aguissa, porte parole du Collectif des enseignants du Nord :
« Nous avons mis l’accent sur des spécificités, des particularités que nous vivons ici au nord qui ne ressortaient pas suffisamment dans les plateformes revendicatives au niveau national à l’occurrence l’insécurité que nous vivons. Il y a eu la crise de 2012. Donc nous avons estimé que l’Etat devait songer à l’indemnisation des victimes de la crise de 2012. Les inspecteurs ont accusé énormément de retard dans la prise en charge de nos collègues. Nous, nous avons notre propre plateforme, ce qui fait, vous pouvez bien le constater aussi bien à Gao qu’à Tombouctou le mot d’ordre est maintenu. Les collègues n’ont pas repris le chemin de l’école. Si par ricochet ça peut améliorer les conditions des enseignants en général, il n’y a pas de mal en cela. Nous ne sommes pas opposés à ce collectif, loin de là. Je pense que c’est une complémentarité. Ce qu’ils cherchent, c’est pour le national, nous, en dehors du national, avons des particularités sur lesquelles nous avons mis l’accent ».
Au niveau de l’enseignement supérieur, la grève illimitée se poursuit malgré la relance des négociations prônée par le Premier ministre. Selon le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement supérieur, la seule revendication qui n’a pas été satisfaite parmi les 7 points est la plus importante.
Dr. Abdou Mallé :
« Hier le Premier ministre nous a reçus suite à l’interruption des négociations entre le gouvernement et le Synesup le 25 avril. Ce jour-là, sur la table de négociation, sur les 7 points de revendication, nous avons pu avoir un accord sur 6. Il reste le premier point qui est extrêmement important et qui est relatif à l’application de la grille plafond 3000, plancher 1300. C’est ce seul point qui reste. Maintenant, le Premier ministre nous a appelés pour nous demander de bien vouloir retourner sur la table de négociations sur ce point. Bien évidemment, nous avons accepté et nous attendons dans ce sens, une note de la part du ministre du Travail et de la Fonction publique pour relancer les négociations sur le premier point ».
Donc si ce point n’est pas satisfait, cela veut dire que la grève continue ?
« La grève va continuer, mais nous espérons que ça va évoluer après la rencontre avec le Premier ministre. Parce que nous avons précisé les points de discorde à ce niveau avec le Premier ministre. Il a pris bonne note ».