Des bandits armés ont attaqué hier la mairie de Tassiga dans la Commune de Bourra, cercle d’Ansogo dans la région de Gao. Les assaillants au nombre de 8 ont été repoussés par les Forces armées maliennes. Dans l’assaut, on déplore un blessé et des dégâts matériels. Le maire de Boura, regrette que les autorités, les forces armées internationales qui avaient été informées en amont, n’aient réagi qu’après. Par ailleurs, il invite le gouvernement à revoir son dispositif sécuritaire dans la localité. D’après lui, la Commune vit dans une insécurité constante.
Djibrilla Bonkanéye Maiga est joint par Adama Amadou Haidara :
« Depuis hier vers 21h, on m’a appelé pour me dire que les mêmes éléments sont à six kilomètres derrière la colline du Manganèse. Le chef de peloton a été informé, tout le monde a été informé, mais jusqu’ici, il y a aucune force de sécurité. Depuis 7h30, toutes les forces de sécurité qui sont à Ansongo en commençant par les FAMAS, la gendarmerie, la garde républicaine, la MINUSMA, Barkhane ont été informées, mais c’est jusqu’à 11h personne n’est arrivé sur le lieu. Aucune disposition, ils ont fait exprès. Il faut que le président de la République, le ministre de la Défense sachent que Thassiga a été abandonné à lui-même. Même au moment de l’occupation nous, on n’a pas vu ça. Je ne peux pas comprendre que des éléments des forces armées s’arrêtent à cent mètres pour tirer sur des gens qu’ils n’ont pas vus, ils ont refusé et ça, je le dis. Et en sortant, on a montré à l’armée les bandits partir, mais ils n’ont pas voulu bouger. Et à chaque 30 minutes, soit c’est Barkhane, soit c’est la MINUSMA, soit c’est le chef des peloton soit c’est les FAMAS qui me demandent comment ils sont, combien ils sont ? Et puis, il y a trois jours qu’ils ont commencé à désarmer les jeunes de Ganda Koy qui nous surveillent. C’est ce qu’on appelle un désarmement clandestin. Il n’y a aucune sécurité. De toutes les façons, c’est le jour de la foire, les gens sont au marché, ils sont prudents et c’est un peu la panique. Nous, on a trop souffert, il faut que le gouvernement sache que nous sommes des Maliens et on doit être protégé ».
Selon des témoins, l’attaque serait l’œuvre des bandits armés qui voulaient enlever sur place des véhicules appartenant à des ONG. Pour cet habitant de Boura qui a requis l’anonymat, c’est grâce à l’intervention des forces armées maliennes que les malfrats n’ont pu atteindre leurs objectifs. Le témoin est joint au téléphone :
« Dans la matinée du vendredi, nous avons aperçu deux jeunes sur une moto. Ils faisaient des allers-retours dans la ville. Ils partaient à la mairie, ils venaient au niveau du marché, ensuite au CESCOM. Pour nous, c’était des suspects. C’est ainsi que nous avons alerté Ansongo. Entre 10 h et 11h, subitement, on a été alerté que la mairie est envahie par 8 bandits armés venus sur 4 motos. Donc, ils ont commencé à violenter les agents de la mairie. Au même moment, Ils n’ont pas fini leurs opérations à l’intérieur de la mairie que les FAMA étaient de passage, donc les FAMA ont commencé à tirer en direction de la mairie. Quand les bandits ont compris que les FAMA étaient là, ils ont pris la fuite.
On a enregistré des dégâts matériels, une personne a été atteinte par balle à la jambe. Présentement, il se trouve à l’hôpital de Gao. Selon les dernières informations, sa vie n’est pas en danger.»