Accord obtenu hier entre les acteurs de la crise du football au Mali. Sous la médiation du gouvernement, les protagonistes sont parvenus à un compromis dans la soirée. Le ministre des sports annule sa décision de dissolution de la Femafoot. Boubacar Baba Diarra est de nouveau président de la Fédération malienne de Foot. Il devrait saisir aujourd’hui la Fifa pour la levée des sanctions contre le Mali. Pour autant, le suspens demeure quant à la levée de ces sanctions à quelques heures du début de la CAN des cadets.
L’accord de sortie de crise est en six points. Il prévoit la levée des suspensions contre certains responsables de ligue de football, le retrait de la plainte du collectif des ligues et clubs, la mise en place d’un nouveau secrétariat général dirigé par le Comité de normalisation avant le 5 mai prochain. Aussi, selon l’accord, le ministre des sports annule sa décision de dissolution de la Femafoot.
Le cinquième point de l’accord exige aussi la reprise des élections des responsables de la ligue de Ségou, et en dernier point l’organisation par le président sortant de la FAMAFOOT d’une assemblée générale. Cette assemblée, qui aura lieu dans 45 jours, prévoit que Boubacar Baba Diarra se démette de son poste de président pour laisser la place au Comité de normalisation mis en place par le ministre des sports le mois dernier.
Cet accord de sortie de crise intervient à un jour de la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans, à laquelle le Mali devrait participer. Toutefois l’incertitude demeure autour de cette participation. Le président de la Fémafoot devrait saisir la Fifa aujourd’hui pour lui notifier la décision prise par le gouvernement d’annuler la dissolution du Comité exécutif.
Cet accord marquera-t-il la fin de la crise du football malien ? Les prochains jours nous en diront plus.
Plusieurs observateurs saluent cet accord, mais regrettent « un gâchis au regard des conséquences de cette crise sur le football malien ». Selon ces observateurs, l’un des avantages de cet accord sera principalement la participation du Mali à la prochaine CAN des moins de 17 ans.
Souleymane Drabo est éditorialiste au quotidien national « L’Essor » :
« La situation était entrée dans un tel état de pourrissement et les antagonismes étaient si aiguisés entre les protagonistes de cette crise qu’on ne pensait pas à une solution possible aussi rapidement.
A quoi ressemblent concrètement les conséquences de cette crise là malgré la signature de l’accord ?
C’est un énorme gâchis pour le football malien, parce que ce sont des radicalismes qui se sont heurtés. L’un se prévalait de sa légalité, et l’autre de sa légitimité. Et chacun contestait à l’autre le droit d’intervenir dans les affaires de l’autre. Mais quand on lit les différents points de l’accord, on s’aperçoit que l’équipe dissoute de la fédération, qui vient d’être rétablie, est la grande perdante dans cette opération, parce que le président va partir, l’accord oblige la fédération à respecter les décisions du Tribunal arbitrale du sport, notamment la réunion de l’assemblée générale ordinaire, la levée de sanctions, etc. Donc, moi je pense que la grande perdante c’est vraiment l’équipe sortante de la fédération ».