Alors que la Journée mondiale de lutte contre paludisme est célébrée aujourd’hui au Mali, les recherches s’intensifient sur le vaccin contre la maladie. Aucun vaccin n’est encore disponible contre le paludisme, mais des recherches sont en cours et plusieurs candidats vaccins sont en expérimentation dans le pays. Les spécialistes saluent « des résultats positifs » avec une protection de 49% chez les adultes.
Le Mali célèbre ce 25 Avril la journée mondiale de lutte contre le paludisme. A cette occasion l’organisation mondiale de la santé et le programme nationale de lutte contre le paludisme prévoient d’organiser plusieurs activités cette semaine notamment des campagnes de dépistage. « En finir pour de bon avec le paludisme », c’est le thème de cette 10ème édition. Au Mali, selon le système d’information sanitaire, le paludisme a constitué 42% des motifs de consultations.
Selon le rapport 2016 de l’Organisation mondiale de la santé OMS, les enfants et les femmes enceintes en Afrique subsaharienne ont un plus large accès aux interventions efficaces de lutte contre le paludisme.
Selon le système d’information sanitaire, le paludisme a constitué 42% des motifs de consultation. Selon l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Mali de 2015, il y a eu une réduction de cette prévalence parasitaire passant de 52% en 2012 à 36% en 2015. Les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les populations déplacées, les citadins en sont les plus vulnérables.
Aucun vaccin n’est disponible aujourd’hui pour lutter contre le paludisme. A l’Institut Pasteur, plusieurs équipes travaillent à l’élaboration de vaccins contre la maladie et plusieurs candidats vaccins sont à l’étude.
Si le développement de ces vaccins continue dans ces différentes phases et que l’efficacité et la sécurité se confirmaient, ils seront une arme additionnelle dans l’élimination voir l’éradication du paludisme, espèrent les acteurs de la santé.
Cette journée est l’occasion pour le Programme national de lutte contre le paludisme de renforcer le plaidoyer et la mobilisation sociale autour des stratégies de lutte contre la maladie ainsi que sa prise en charge rapide et correcte.
Dr Diakaridia Koné est directeur du Programme national de lutte contre le paludisme :
« Le thème de cette journée c’est : « en finir pour de bon avec le paludisme ». Ça veut dire quoi ? Ça veut que nous devons prendre en compte, intégrer l’ensemble des stratégies recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. C’est à dire : les stratégies de prévention, à savoir la distribution des moustiquaires imprégnés, d’insecticides à longue durée d’action, le traitement préventif du paludisme chez la femme enceinte, la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans. A ceux-ci s’ajoute le diagnostic de tous les cas de paludisme, c’est à dire chaque fois qu’il y a la fièvre, il faut faire le test ou un examen de laboratoire pour confirmer si c’est le paludisme. Je pourrais parler aussi de la pulvérisation intra domiciliaire qui est également une des activités importantes qui permet de lutter contre le vecteur. Donc, nous devons tout mettre en œuvre pour lutter contre les vecteurs et également et traiter correctement tous les cas de paludisme ».
Aucun vaccin n’est encore disponible contre le paludisme. Toutefois des recherches sont en cours et plusieurs candidats vaccins sont en expérimentation dans le pays.
Dr Kassoum Kayantao chercheur au Centre de recherche et de formation sur le paludisme à la Faculté de médecine :
« Au Mali, notre Centre est engagé dans la lutte contre le paludisme et notamment dans la recherche vaccinable. Par rapport à ça nous avons une multitude de sites de ces vaccinations. Nous traitons aussi beaucoup de produits, beaucoup de candidats vaccins. Présentement parmi les candidats les plus au top aujourd’hui, nous en avons vraiment un qui est entrain d’être testé, qui a déjà été testé dans certains de nos sites et qui a montré des très bons résultats notamment une protection d’environ 49%. Ce candidat est entrain d’être amélioré et testé sur d’autres sites.
Le candidat le plus promoteur dont je vous ai parlé et qu’on est entrain de tester a été expérimenté à Donegaibougou sur un site qui est très proche de Bamako et qui a eu vraiment une protection de 49% chez les adultes. Ce même vaccin, un peu modifié, est effectivement entrain d’être expérimenté dans la zone de Sikasso notamment à Bougoula. Présentement ces travaux même ont commencé ».