François Hollande a inauguré ce jeudi à l’Institut du Monde Arabe à Paris une exposition sur les « Trésors de l’islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar ». Une partie de l’exposition accueille 300 manuscrits de Tombouctou. Ceux ci avaient été sauvés de la destruction lors de l’occupation de la ville par les groupes jihadistes.
Les manuscrits de Tombouctou sont présentés pour la première fois en France après avoir échappé en janvier 2013 à un autodafé commis par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïd. François Hollande qui a inauguré l’exposition qui permet de les présenter estime qu’ils sont le « symbole d’un islam d’ouverture ». Pour le président français « Tombouctou est le symbole d’un islam universitaire, d’un islam ouvert mais aussi d’une entreprise de destruction, de démolition, de mise à sac ».
François Hollande a rappelé que l’intervention militaire conduite par la France début 2013 avait mis un coup d’arrêt à la progression des jihadistes qui menaçaient de fondre sur Bamako. Pour lui l’exposition organisée à l’Institut du Monde Arabe rappelle « à la fois les dangers de l’extrémisme, du fondamentalisme et de la dictature » mais aussi contribue à « mieux faire connaître l’islam dans ce qu’il a de plus tolérant, de plus rassembleur » .
Lors de cette inauguration François Hollande était entouré de ses homologues malien Ibrahim Boubacar Keïta, burkinabé Roch Marc Christian Kaboré et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, des « amis (…) déterminants dans leurs Etats respectifs pour faire prévaloir la démocratie et lutter contre le terrorisme » a confié le président français « .
Le directeur de l’Institut du Monde Arabe, l’ancien ministre Français de la culture Jack Lang, a déclaré que cette exposition « totalement inédite » est « un hymne à la connaissance », un « hommage rendu à l’extraordinaire diversité » de ces cultures, et a souhaité qu’elle contribuera à « décoloniser une certaine vision de l’histoire ».
Au même moment, la vie reprend petit à petit son cours normal à Tombouctou où les autorités et la population sollicitent l’appui et l’accompagnement des partenaires.
La ville de Tombouctou, ou encore la cité des 333 saints regorgeait d’énormes potentialités en matière de commerce et de tourisme. Mais depuis la crise de 2012, tout a basculé. Ni le commerce et ni le tourisme ne sont plus comme avant. Aussi les situations sécuritaire et alimentaire se sont détériorées.
Aboubacrine Cissé est le Maire de la commune urbaine de Tombouctou
«Vous savez depuis la crise, il y a une situation qui est devenue presque endémique avec les braquages qui s’opèrent sur les routes. Les commerçants et les gens qui vont dans les foires ont diminué le déplacement. Cela fait que la situation alimentaire s’aggrave de plus. Mais, aujourd’hui, on peut dire que n’eut été le braquage, on aurait vu un peu une amélioration. En tout cas, c’est un problème qui est là. On sollicite l’accompagnement des partenaires et tous ceux qui peuvent nous venir en aide »
Ici au marché Yobou Tao de Sankoré l’ambiance n’est plus la même. Fatimata est vendeuse de brochettes. Elle nous explique qu’avant la crise son commerce prospérait bien.
«Depuis le début de cette crise nous souffrons, lorsqu’une crise perdure son désespoir est grand, même nos petits commerces ne prospèrent plus. avant mon commerce marchait bien. Maintenant ce n’est plus le cas. Nous souffrons de plus en plus. En plus de cela il y a également les braquages sur nos routes. Nous voulons vraiment que ça finisse, se sont vraiment nos autorités qui peuvent asseoir la paix. Nous n’avons pas notre mot à dire parce que nous n’avons pas d’armes».
Les autorités régionales estiment que tout est mis en œuvre pour donner une nouvelle image à la ville Tombouctou. Elles rassurent peu à peu la population :
«J’avoue qu’à nos jours, la situation sécuritaire est de plus en plus meilleure qu’à une période récente, par ce que si on compare la période de la crise et même un peu la période poste crise, il y avait vraiment des problèmes sécuritaires qui v avaient inquiété les populations dans leur fort intérieur. Mais, à présent la situation sécuritaire est vraiment acceptable surtout dans la ville de Tombouctou ».
Aujourd’hui la ville tente de sortir de l’ornière. La population espère encore que tout redeviendra comme avant.