Suite à la multiplication des attaques contre les positions de l’armée, les autorités ont pris un certain nombre de mesures. Celles-ci vont dans le sens d’un renforcement des capacités opérationnelles. Le Ministre de la sécurité a fait le point hier et réaffirmé l’autorité de l’Etat.
Le ministre Malien de la Sécurité a annoncé hier le renforcement de la protection militaire dans le Centre du pays. Évoquant les événements du week-end, le général Salif Traoré, a qualifié les assaillants de la localité de Boni de « bandits armés ».
Selon lui, il pourrait s’agir d’une affaire de droit commun et non d’une attaque jihadiste, comme l’ont affirmé des témoins sur place. Le ministre estime que les seuls effectifs de police et de gendarmerie sont insuffisants. Selon lui, « il faut une vraie opération militaire d’abord ». Celle ci aurait été d’ailleurs décidée.
« Dans la foulée, les représentants de l’État seront installés et sécurisés par les forces de sécurité », dans le Centre du pays, a-t-il ajouté, évoquant par ailleurs des patrouilles mixtes avec la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Burkina Faso, « pour empêcher au niveau des frontières la circulations des armes ».
Parmi ces nouvelles mesures, il y a aussi le renforcement des effectifs des forces de sécurité. Selon le ministre de la sécurité et de la protection civile, l’effectif actuel de la police, la gendarmerie et la garde est insuffisant pour assurer la sécurité, notamment à Bamako pour les patrouilles.
Le ministre de la sécurité au micro d’Oumar Waigalo :
« Quand vous prenez certaines communes de Bamako, avec un seul commissariat, une seule brigade, ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi le commissariat de Kalaban est déjà construit et équipé. Donc il reste seulement de désigner des gens pour l’occuper. On se dit aussi qu’à tel secteur, est-ce que les patrouilles suffisent ? Parce que les gens nous observent aussi. Les hommes peuvent être en train de patrouiller jusqu’à 04h du matin, ils rentrent. Et les bandits sortent à 06h du matin. Qu’est-ce qu’on fait contre ça ? Or, on ne peut pas mettre les gens en mouvement 24h sur 24. Les effectifs de la police, de la gendarmerie, de la garde ne sont pas suffisants. Et c’est pourquoi nous sommes en plein processus de recrutement. Mais quand vous regardez, vous allez voir qu’il y a des choses que nous sommes en train de faire qui sont dans les mesures immédiates, urgentes ou en cours. Et vous avez également à l’intérieur, des actions qui sont plutôt à moyen terme, dont on verra l’effet peut-être dans les deux ans à venir. Et il y en a d’autres pour lesquelles il faudra peut-être la fin de la première loi pour voir où est-ce qu’on en est. C’est à dire le système de recrutement, de formation. C’est une question de mentalité aussi, et il va falloir travailler avec la société civile pour que rapidement notre population puisse comprendre qu’un recrutement au niveau des forces de l’ordre et des forces armées ne peut pas être comme dans un autre emploi quelconque. Donc ça, c’est le long terme ».