Le nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a officiellement pris ses fonctions à la primature ce matin. La passation de service a eu lieu aujourd’hui. Le chef du gouvernement sortant a reconnu les difficultés auxquelles son équipe a été confrontée et les limites de sa gouvernance. Modibo Keïta a souhaité que son successeur réussisse sa mission.
Les consultations pour la formation du nouveau gouvernement qui ont débuté hier, se sont poursuivies aujourd’hui. La liste des membres de la nouvelle équipe devrait être connue dans les prochaines heures. Le nouveau Premier ministre malien n’a donc pas chômé ce dimanche. Nommé samedi, Abdoulaye Idrissa Maïga a rencontré les partis politiques de la Convention de la Majorité Présidentielle et ceux de l’opposition. Au cœur des échanges : la vie du pays et la formation du futur gouvernement. Toutefois les groupes armés n’ont pas pris par aux consultations. Jointes par notre rédaction, la CMA et la plate-forme espèrent avoir un entrevu avec le nouveau Premier ministre pour, dit-on, lui faire part de ce qu’elles pensent.
Selon des sources proches de Koulouba, le nouveau chef du gouvernement aurait reçu du président IBK des instructions sur l’architecture du nouveau gouvernement. « IBK souhaiterait une équipe plus soudée avec des critères de choix fondés sur les compétences », explique notre interlocuteur.
L’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Abdoulaye Idrissa Maïga prend ainsi les commandes de la Primature dans un contexte difficile, marqué par la grogne sociale et la recrudescence de la violence au Centre et au Nord du pays.
La passation de service entre le nouveau Premier ministre et l’ancien a eu lieu aujourd’hui. Le chef du gouvernement sortant a reconnu les difficultés auxquelles son équipe a été confrontée et les limites de sa gouvernance. Modibo Keïta a souhaité que son successeur réussisse sa mission:
« Vous arrivez à un moment de l’histoire de notre pays où les défis sont grands, mais je dis souvent si les défis ne sont pas grands, ou s’ils ne sont pas prenants à quoi servira notre engagement ? C’est parce que les choses sont difficiles qu’il faut être là pour résoudre. Le défi sécuritaire (je n’ai pas la prétention de vous en dire quoi que ce soit), il y a le défi de développement aujourd’hui. Le climat social qui n’est pas toujours à l’apaisement, mais qui oppose entre les Maliens eux-mêmes, je souhaite vivement monsieur le Premier ministre que vous puissiez sur ce plan là, rentré en négociation avec toutes les parties pour que le Mali redevienne qu’il aspire être. Pour ma part, je suis conscient des limités que nous avions, je suis conscient des hauts et des bas que nous avons connus ».
Quant au nouveau chef de gouvernement, il dit mesurer l’ampleur des défis qui l’attendent, notamment la grogne sociale. Abdoulaye Idrissa Maïga appelle les syndicats au dialogue social :
« En ce moment précis, il y a de nombreuses attentes. Le contexte est aussi complexe que les problèmes. Certains problèmes restent encore à la surface. Aujourd’hui, il s’agit de prendre en compte le sort réel de nos populations. Ces populations qui ne sont pas dans les grands centres urbains. La voix du dialogue sera bien confortée. Les conciliateurs, nous irons à leur rencontre. Nous irons également à la rencontre de tous les acteurs sociaux politiques de manière à ce qu’ensemble nous puissions relever les défis du moment. Puisse que la préoccupation a toujours été de faire en sorte que le front social soit apaisé. Actuellement il est en ébullition, pas seulement que sa baisse de plusieurs camps. Mais que les Maliens puissent se parler qu’ils s’entendent et qu’ensemble nous apportons des réponses durables. Nous irons ensemble au bout de tous nos efforts. En ayant toujours de la retenue, en faisant en sorte que les attentes bien quelles soient nombreuses, puissent raisonnablement être étudies. Je voudrais rassurer le monde du syndicat, je voudrais rassurer les travailleurs pour qu’une trêve puisse être observée et que les Maliens se parlent ».
Le nouveau Premier ministre a donc rencontré hier les partis politiques de l’opposition. Selon son chef de file, celle-ci a exprimé toute sa disponibilité au dialogue et à rester « une force de proposition au service de la construction nationale ».
Soumaila Cissé est président de l’URD et chef de file de l’opposition :
« Il nous a dit qu’il est venu pour une visite de courtoisie avant de prendre officiellement ses fonctions, qu’il veut entamer le dialogue avec nous. Nous lui avons marqué notre disponibilité dans le cadre d’un dialogue républicain et que nous sommes disponibles pour discuter de tout ce qui a trait à la vie de la nation, à l’unité de notre pays, sa laïcité, à la réconciliation dans tout ce qui peut aider à arrêter cette crise et que le pays puisse sortir définitivement des difficultés que notre pays connaît depuis ces longues années. Je pense que c’était plus une visite protocolaire qu’il a voulue marquer. Bien sûre que nous l’avons félicité, nous l’avons souhaité bonne chance et réussite. Dans ce cadre là, nous allons continuer à jouer notre rôle d’opposant et nous allons continuer à être une force de proposition, mais disponible pour un dialogue fécond, mais un dialogue républicain.
Aujourd’hui on assiste à des consultations pour la formation du nouveau gouvernement. L’opposition serait-elle prête à rentrer dans un gouvernement d’union nationale?
« Nous n’avons pas été consultés pour quoi que ce soit, pour le moment c’est ce que je peux vous dire».