Le Mali n’entend pas négocier avec les terroristes qui revendiquent les attentats, c’est ce qu’a déclaré ce vendredi le ministre des Maliens de l’extérieur, lors de la visite du chef de la diplomatie française au Mali. Abdrahamane Sylla et Jean Marc Ayrault rejettent ainsi implicitement la recommandation d’ouverture de négociations de la Conférence d’entente nationale avec Iyad Ag Aghaly et Amadou Koufa.
Le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » dirigé par Iyad Ag Ghaly, a revendiqué l’attaque qui a coûté la vie à un militaire français au Mali mercredi, dans un communiqué cité ce vendredi par l’agence mauritanienne Al-Akhbar. L’attaque a eu lieu quelques jours après la clôture de la Conférence d’entente nationale qui avait notamment recommandé l’ouverture de négociations avec deux dirigeants jihadistes maliens, le chef touareg Iyad Ag Ghaly et le prédicateur radical peulh Amadou Koufa.
L’alliance jihadiste affirme que le soldat est tombé « dans une embuscade dans la localité de Douentza », près de la frontière burkinabè. En visite ce vendredi au Mali avec son homologue allemand Sigmar Gabriel, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a rendu hommage au soldat. Ce dernier a indiqué que « la France est engagée dans un combat contre le terrorisme au Mali ». Selon lui « il n’y a pas d’autre moyen ». « Comment négocier avec les terroristes? C’est un combat sans ambiguïté », a déclaré Jean-Marc Ayrault, pour qui, « il ne faut pas qu’il y ait le moindre doute ».
De son côté le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdourhamane Sylla a affirmé que le Mali n’entendait « pas négocier avec les terroristes qui revendiquent les attentats », rejetant ainsi implicitement la recommandation d’ouverture de négociations de la Conférence d’entente nationale. Après une visite à la base de la force de la Minusma à Gao, où ils ont notamment rencontré le contingent allemand, les ministres français et allemand se ont rendus à Bamako, où ils ont été reçus par le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Cette visite intervient au moment où le chef de la diplomatie malienne était devant le Conseil de sécurité. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale a plaidé pour plus d’assistance des Nations-Unies au Mali afin qu’il puisse exercer son autorité sur tout le territoire. Selon Abdoulaye Diop, les autorités intérimaires de Tombouctou et Taoudéni seront installées le 13 avril. Il apporte également des précisions sur les questions de sanction devant être prises contre ceux qui vont entraver la mise en œuvre du processus de paix. Il est au micro de nos confrères de l’ORTM :
«Aujourd’hui, il y a une dynamique de mise en place des autorités intérimaires qui constitue une réalité dans trois des cinq régions. Pour les deux autres, dans quelques jours, nous espérons que cela va se matérialiser. Sur le terrain, le gouvernement a mis en place un plan de sécurisation intégré des régions du Centre. Bref, sur plusieurs aspects, il y a eu des avancées, même si de façon générale, nos partenaires sont assez impatients. Vous savez, le gouvernement du Mali, depuis les négociations, a été un des touts premiers à appeler à l’application des sanctions, mais ces sanctions doivent être appliquées dans un contexte particulier. Ces sanctions peuvent être de plusieurs ordres, ça peut être des interdictions de voyager, ça peut être des restrictions sur des comptes bancaires, ça peut être des sanctions administratives. Donc, plusieurs types de mesures coercitives peuvent être mis en application pour même restreindre la liberté de mouvement de certains de ces acteurs. Donc, que toutes les personnes ou acteurs qui peuvent se retrouver dans une situation donnée puisse être sanctionnées sans qu’il y ait un parti-pris évident ».