Iyad Ag Aly menace onze pays, selon l’Agence de presse mauritanienne Alakhbar. Le chef du groupe jihadiste Nusrat al-Islam Wal Muslimin a dressé une liste de onze pays « ennemis » qui se trouvent sur les continents africain, américain et européen. Toutefois le Mali ne fait pas partie de ses cibles.
Les États unis, l’Allemagne, la France, les Pays-bas, la Suède, le Tchad, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal et le Niger sont les onze pays que Iyad Ag Aly considère comme « ennemis de l’Islam ». Le Mali et la Mauritanie ne font pas partie de la liste, mais leurs pays frontaliers y sont représentés. Le chef jihadiste Malien a qualifié particulièrement la France « d’ennemi historique des musulmans ».
Selon l’Agence de presse mauritanienne Alakhbar, Nusrat al-Islam Wal Muslimin né de la fusion des principaux groupes islamistes armés actifs dans le nord du Mali a également dévoilé sa stratégie militaire. Iyad Ag Aly souhaiterait « élargir sa présence dans un plus grand espace géographique, d’affaiblir l’ennemi et de le cibler partout où il se trouverait ». La même source estime qu’il veut aussi « dresser les gens contre l’ennemi, chercher le soutien populaire, préserver et renforcer ses relations avec les populations ».
Nusrat al-Islam Wal Muslimin compte également mener des « actions armées » basées sur un modèle de « guérira tout en utilisant, parfois, la méthode de guerre classique ».
Certains analystes des questions sécuritaires estiment « qu’il faut prendre la menace au sérieux ». Selon eux, « les pays menacés doivent renforcer leurs dispositifs sécuritaires » et le Mali aussi.
Serge Daniel journaliste-écrivain et spécialiste des questions sécuritaires. Il est joint au téléphone par Oumar Waïgalo :
« Même si le Mali ne figure pas parmi les 11 pays dont parle Iyad Ag Ali, il est sur ses terres et l’ennemi sur ses terres, c’est connu, c’est Barkhane, c’est l’armée malienne, c’est également tous les Casques bleus de l’ONU. Ça c’est donc la pure réalité. Maintenant c’est vrai que le gouvernement a appelé récemment à dialoguer et la conférence d’entente nationale a proposé de dialoguer avec Iyad Ag Ali, avec Amadou Kounfa. Je ne vois pas du tout Iyad Ag Ali en train de dire, bon d’accord puisque vous avez accepté de dialoguer désormais vous ne faites plus partis de mes priorités. Ce n’est pas du à cela, je pense. Il faut prendre la menace au sérieux, parce que le canal qu’il a utilisé, est un canal historique, traditionnel chez eux pour pouvoir faire passer le message. Maintenant il faut voir à la hâte. Il a parlé par exemple de la Côte d’Ivoire, il y’a déjà eu un attentat là-bas. Vous savez que récemment il y’a eu des alertes assez précises encore dans ce pays par des Américains. C’est l’occasion de dire encore une fois, il faut renforcer la lutte contre le terrorisme ».