Le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’accord de paix vient de présenter un nouveau chronogramme relatif à l’installation des autorités intérimaires dans les cinq régions du nord. Selon le communiqué du gouvernement, les parties signataires de l’accord ont convenu de la mise en place des autorités intérimaires dans les régions du nord à partir du 28 février. Après quelques difficultés constatées, suite aux négociations entre les responsables des groupes armés et le gouvernement, les différentes parties sont parvenues à un compromis pour relancer le processus.
Selon Ilad Ag Mohamed, Secrétaire général de la CMA, « rien ne doit plus s’opposer à l’installation des autorités intérimaires à partir du 28 février ».
Il est joint par Idrissa Sako:
«Il y a eu un compromis bien sûr, le mardi 28 février, on va commencer les installations des autorités intérimaires par Kidal ensuite Gao, Tombouctou, Taoudeni et Ménaka.»
Quelle a été la condition pour que tout se passe bien ?
«En réalité, c’est suite à plusieurs jours d’échanges et de discussions et enfin les gens ont eu un compromis, ils se sont compris sur beaucoup de choses pour un peu baisser les tensions.»
Baisser les tensions, est-ce à dire qu’il y a des problèmes en suspens qui n’ont pas été réglés ?
«Non ça va, en réalité, en gros, on ne peut pas dire qu’il n’ y a pas de problème aujourd’hui. Vous savez, le compromis ne veut pas dire qu’on est satisfait à tous les niveaux. On accepte de laisser quelque chose contre autre chose. Au moment où je vous parle, rien ne doit plus s’opposer à l’installation des autorités intérimaires.»
Un moment, c’était la nomination du nouveau gouverneur qui a posé problème, ce problème est-il résolu ?
«En fait, nous, on a jamais parlé de la nomination du gouverneur en tant que tel, on disait que la nomination subite du gouverneur n’a été faite dans les règles du compromis, mais désormais, c’est un problème qui est derrière nous.»
La Plateforme se «réjouit» du déblocage de la situation et espère que le processus de paix soit effectif au nord. Selon Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia et membre de la Plateforme, la décision de la reprise du processus de mise en place des autorités intérimaires dans les 5 régions du Nord a été accueillie « par toutes les parties sans aucune réserve». Il est joint au téléphone par Idrissa Sako :
«Nous avons été convoqués hier soir à une réunion à 19h, la CMA devrait réfléchir, quand ils sont venus, on est rentré dans la salle avec un peu de retard, mais le ministre de l’administration territoriale a juste communiqué le chronogramme que tout le monde a approuvé immédiatement. Je ne peux que me réjouir de cet heureux déblocage et espérer que pour de bon, le processus de paix et la paix vont être une réalité au nord.»
Après cette réunion, vous êtes tous sortis d’accord sur la mise en place des autorités intérimaires à partir du 28 février?
«Oui, on est sorti tous d’accord sur l’installation des autorités intérimaires. Le 28 février, on commencera par Kidal.»
Il n’y a aucune réserve?
«Aucune, tout le monde a affirmé son approbation, tout le monde a confirmé qu’il est d’accord et tout le monde a applaudi.»
Les jeunes de Gao regroupés au sein de la Commission pour la volonté de Gao, rejettent la mise en place de ces autorités intérimaires dans leur région. Selon Imirana Bouérima Cissé, porte parole du mouvement, un document contenant leurs doléances a été remis au Comité de Suivi de l’Accord après leur assemblée générale du 18 février.
Il est joint au téléphone par Idrissa Sako:
« Le 18 de ce mois, on a organisé une assemblée générale où il y avait les représentants des Communes qui sont venus d’Abakoira, Labezanga au niveau régional, il y avait les communes sédentaires, la diaspora était là. À l’issue de cette assemblée, nous avons sorti des résolutions que nous avons transmises au gouvernement. L’Assemblée a décidé de rejeter les autorités intérimaires. La majorité des associations qui a participé à l’assemblée ont rejeté les autorités intérimaires. Maintenant au niveau des jeunes du mouvement des patriotes pour la résistance eux aussi, se sont organisés, ils ont déjà écrit un document dans lequel ils disent qu’il n’y a pas question que l’accord bouge tant qu’eux, les mouvements de résistance qui ont fait la résistance ici à Gao, ne sont pas pris en compte dans les structures et organismes de décision dans la mise en œuvre de l’accord .»