Deux Maliens liés à l’attentat djihadiste contre la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire en mars 2016 ont été arrêtés ce jeudi à Dakar selon la police sénégalaise. Cet attentat, qui a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique a fait 19 morts et une vingtaine de blessés. Plus de 10 suspects ont déjà été arrêtés, dont plusieurs au Mali, mais l’homme présenté comme le principal cerveau de l’attentat, identifié comme Kounta Dallah, de nationalité malienne, est toujours recherché.
Selon le porte-parole de la police sénégalaise, les deux suspects arrêtés à Dakar sont « de nationalité malienne » et ont été identifiés comme « Ould Sidy Mohamed Sina et Ould Am Sidalamine ». Le premier a été arrêté dans une auberge et le second, dans une gare routière.
Les deux hommes « sont détenus à la Division des investigations criminelles. D’après les premiers éléments de l’enquête un des suspects, Ould Sidy Mohamed Sina, « était le contact du planificateur présumé » de l’attentat.
Au Sénégal, il avait « un contact « , arrêté depuis longtemps et placé sous mandat de dépôt pour activités terroristes et association de malfaiteurs ».
En janvier, des militaires de la force française « Barkhane », avaient arrêté un des organisateurs présumés de l’attentat contre Grand-Bassam dans la localité de Gossi. Les sources maliennes et ivoiriennes avaient identifié le suspect comme Mimi Ould Baba Ould Cheikh.
Le ministère ivoirien de l’Intérieur l’avait présenté comme « l’un des cerveaux impliqués à un très haut niveau » dans la préparation de l’attentat. En avril 2016, un homme considéré comme le logisticien du groupe avait été appréhendé à Bamako, après deux autres arrestations dans le nord du Mali le mois précédent, à Goundam et à Gossi.
Pour des analystes, l’arrestation de deux suspects arrêtés à Dakar traduit l’efficacité des services de renseignements dans la sous région. Serge Daniel, journaliste et spécialiste des questions de sécurité pense que « dans la lutte contre le terrorisme, les renseignements fonctionnent mieux que l’action militaire sur le terrain ».
Il est au micro de Idrissa Sako.
« Il faut attendre que cela soit confirmé, si c’est confirmé c’est quand même une collaboration entre les polices, notamment Interpol où ils étaient fichés. Donc ce n’est pas du tout étonnant. Mais, l’autre chose, est qu’il est important de savoir que ces présumés djihadistes ou suspects circulent dans les pays frontaliers. D’après ce que j’ai appris, ils étaient fichés par Interpol et c’est à la base des renseignements qu’on les a arrêtés . On a l’impression que les renseignements fonctionnent plus que les actions militaires sur le terrain ».
Alors au même moment, le cerveau, Kounta Dallah reste introuvable
Il est introuvable, mais je sais qu’il a été localisé un moment. Les enquêtes sont en cours, je crois qu’il faut attendre un peu pour voir ».
Ces arrestations surviennent au moment où les patrouilles mixtes ont démarré hier à Gao. Les combattants de la CMA, de la Plateforme et de l’armée malienne vont faire ensemble des rondes pour sécuriser les personnes et leurs biens. Pour l’instant, ces patrouilles ne concernent que la ville de Gao.
Général Amadou Kane, commandant des forces de la MINUSMA par Interim est au micro de nos confrères de l’ORTM :
« Le chemin a été long et difficile du fait des multiples entraves qui ont gêné le bon déroulement de ce processus. Mais vous avez su les surmonter et offrir à la face du monde en ce jour du jeudi 23 février 2017 cette bel image d’unité mixte, qui, dans un bel élan de solidarité vont patrouiller à travers les rues de Gao. Cette mesure de confiance suscitera au sein des populations, durement éprouvé, un sentiment de sécurité et constituera un signal fort quand à votre volonté de vous engagé résolument vers une paix définitive au Mali ».
Ce mercredi vers 16 heures une attaque s’est déroulée contre une patrouille de l’armée Nigérienne à Tilwa dans la zone de Ouallam à proximité de la frontière avec le Mali. 15 soldats Nigériens sont morts et 19 ont été blessés. Les autorités militaires nigériennes ont indiqué que « des opérations de ratissage ont été engagées dans le secteur pour neutraliser les terroristes en fuite » .