Un test de dépistage rapide pourrait révolutionner le diagnostic de la drépanocytose, selon les premiers résultats d’une étude. La drépanocytose a été reconnue comme une priorité de santé publique au Mali à partir de 2005. La situation dans le pays au moment de cette reconnaissance se caractérisait par une prévalence de la maladie qui varie entre 4 et 15% du nord au sud et un nombre de naissances d’enfants drépanocytaires estimé entre 5000 à 6000 par an.
Le dépistage de la maladie est lourd et coûteux et les résultats n’arrivent pas suffisamment et rapidement, selon les spécialistes de la Fondation Pierre Fabre qui travaille sur cette maladie. A ce stade, la Fondation annonce avoir repérer un test de diagnostic rapide qui est en train d’être mis au point aux Etats-Unis.
L’étude est menée actuellement au Togo, au Mali et en République démocratique du Congo. Des « résultats préliminaires » encourageants doivent être présentés aujourd’hui lors du congrès mondial sur la drépanocytose. Maladie génétique la plus fréquente dans le monde, la drépanocytose affecte l’hémoglobine des globules rouges.
Elle se manifeste entre autres par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d’infections. Elle est particulièrement répandue en Afrique où, selon les pays, 5% à 40% de la population est porteuse du gène de cette affection.
Le test sanguin rapide, permettrait d’identifier les patients malades et proposer un traitement adapté. Sans traitement, la moitié des enfants meurent avant l’âge de 5 ans, mais une prise en charge appropriée permet aujourd’hui d’atteindre l’âge adulte.
La Fondation Pierre Fabre, qui a dirigé cette étude, intervient depuis 10 ans en Afrique, notamment au Mali où elle a contribué à la création du Centre national de lutte contre la drépanocytose. Selon sa directrice, « les premiers résultats de cette étude vont contribuer mieux lutter contre la maladie ».
Mme Béatrice Garret, directrice de la Fondation Pierre Fabre, jointe au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :
« L’arrivée sur le marché aux États unis d’un test de diagnostic rapide pourrait vraiment faciliter les choses pour les patients. Mais nous avons d’abord souhaité tester le test en Afrique dans les conditions africaines de température et de manipulation pour vérifier que ça rendait effectivement le même service de façon aussi fibale que les techniques actuellement en cours. Nous avons effectivement les premiers résultats au Mali et au Togo, parce qu’en République démocratique du Congo l’étude vient tout juste de commencer. En fait les résultats de cette étude montrent une excellente concordance entre la technique habituelle de dépistage en laboratoire et les résultats obtenus grâce à ces termes de référence. Cela veut dire que si c’est aussi efficace et fiable on aura des moyens de faire plus de dépistage avec des résultats très rapides et également de façon décentralisée : c’est à dire que dans différents centres de santé on pourra dépister les enfants rapidement et avoir un résultat tout de suite et donc de prendre en charge très rapidement ces enfants. Alors qu’actuellement c’est très long et très difficile de savoir qu’effectivement qu’un enfant ou un adulte est porteur de la drépanocytose ».