Un mois après l’attaque meurtrière contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination à Gao, les patrouilles mixtes devraient débuter aujourd’hui. Le chef d’Etat-major des armées, qui a effectué une visite dans la localité, se montre « confiant » et salue « la bonne ambiance entre les combattants ». Mais les tensions survenues ce week-end entre la CMA et le gouvernement autour de l’installation de l’autorité intérimaire à Kidal, devraient impacter le calendrier des patrouilles mixtes.
C’était l’une des principales conclusions de la rencontre de haut niveau pour la mise en œuvre de l’accord tenue à Bamako : l’installation des autorités intérimaires était prévue avant fin février, alors que les patrouilles mixtes sont annoncées pour ce 20 févier. Officiellement, les 600 combattants, regroupant la CMA, la plate-forme et l’armée malienne, devraient donc reprendre leurs opérations aujourd’hui. Mais difficile de confirmer l’effectivité de cette reprise.
A Gao, on s’interroge sur la forme que prendront ces patrouilles. Joint par notre rédaction, le gouverneur de Gao n’a pas souhaité faire de commentaire. Mais il y a quelques jours, le chef d’Etat-major des armées s’est rendu au camp du MOC à Gao. Le général Didié Dakouo, qui s’est montré « confiant », a salué « la bonne ambiance entre les combattants » devant participer à ces patrouilles mixtes.
Le démarrage des patrouilles mixtes est annoncé alors que le week-end dernier l’installation des autorités intérimaires, notamment à Kidal, a été reportée suite aux divergences entre Bamako et la CMA autour de la nomination du gouverneur de Kidal. Pour certains observateurs, « ce contretemps va sans doute impacter le calendrier des patrouilles mixtes ».
Le 18 janvier dernier, le camp du MOC à Gao a été la cible d’une attaque terroriste qui a fait au moins 47 morts et de nombreux blessés.
C’est donc dans un contexte d’attaques à répétition qu’une rencontre de haut niveau se tient à Bamako sur le terrorisme. Cette réunion vise à améliorer la capacité du Mali à prévenir, répondre et à enquêter sur les menaces terroristes. Elle réunit des magistrats, des officiers de police judiciaire et des agents des services pénitentiaires.
Moumouni Guindo secrétaire général du ministère de la justice est au micro de Mariam Maïga :
« Ce fléau porte atteinte et déstabilise nos pays en rependant l’insécurité. Il perturbe notre style de vie en semant la peur. Il corrompt nos valeurs en imposant le repli sur soi des individus, des populations, des peuples entiers. Assurément, la lutte contre le terrorisme est un combat qui vaut d’être mené. Notre ambition est si forte de réduire à néant cette gangrène que presque tous les moyens sont bons comme arme. Mais notre forte croyance en l’État de droit nous incline à ne nous servir que de l’arme du droit. Dans cette action par le droit et aussi pour le droit, des conséquences négatives peuvent survenir sous forme d’acte de privation de liberté, de poursuites pénale, de restrictive de libertés individuelles ou collectives, d’attente diverses aux droits de propriété. »