Multiplication des grèves dans le pays. Le début de cette année 2017 est marqué par une succession de manifestations. Les secteurs concernés sont la justice, l’éducation, la santé, les mines, les affaires étrangères et le commerce. Tous ont battu le pavé pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Des Tobservateurs estiment que « cette multiplication des grèves n’augure pas de bonnes conséquences ».
Tout a commencé avec les deux syndicats des magistrats qui ont observé à partir du 9 janvier dernier 7 jours d’arrêts de travail avant de se lancer sur une grève illimitée.
Ils ont été suivis par les enseignants. A ce niveau, les différents syndicats se sont manifestés l’un après l’autre pour demander l’adoption d’un statut autonome de l’enseignement malien et l’harmonisation de leurs salaires avec ceux des enseignants de la sous-région entre autres.
Le Syndicat national des greffiers, secrétaires de greffes et parquets a choisi les 15, 16 et 17 février prochains pour se manifester. Les greffiers revendiquent un salaire décent et des équipements de qualité pour mieux répondre aux besoins de la population.
Du 22 au 24 février, un arrêt de travail est prévu au ministère des Affaires étrangères. Les travailleurs dénoncent notamment la gestion managériale du département.
Courant mois de mars, les travailleurs des collectivités territoriales comptent également observer une grève de 72 heures du 22 au 24 mars. A ceux-là, s’ajoutent les commerçants détaillants et les pompistes qui avaient annoncé des journées sans commerce à partir du lundi passé avant de les suspendre pour mener des négociations avec les autorités.
Face à toutes ces revendications, le front social est en ébullition, au gouvernement de trouver des voies et moyens pour désamorcer la crise.
Pour des observateurs, toutes ces catégories sociales ont des problèmes d’ordre financier par rapport au coût de la vie. Selon Souleymane Drabo, éditorialiste au quotidien national «L’Essor», cette multiplication de grève n’est pas sans conséquence pour le pays qui fait face au problème du développement du Nord et du centre et surtout la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
Souleymane Drabo est joint par Alhousseini Abba Touré.
«Le front social semble assez agité en ce début d’année. A mon avis entre la grève des magistrats, celle des greffiers qui s’annonce, les grèves qui s’annoncent et s’accumulent dans le monde des enseignants, la grève qui menace dans les services de santé, celle qui menace dans le monde des travailleurs du ministère du Travail. Ce sont des mouvements sociaux qui touchent tout le pays. Mais en fait, toutes ces grèves, quand on les analyse, ont des motifs différents. Le point commun de toutes ces actions, si vous voulez, c’est le côté financier. Toutes les catégories sociales ont des problèmes financiers par apport à la baisse du pouvoir d’achat».
Quelles peuvent être les conséquences de ces grèves pour le pays ?
«Ce ne sont pas de bonnes conséquences parce que le pays est dans une période difficile. Il est aussi confronté à la question du nord autant sur le plan de développement que sur le plan de la sécurité au Centre et au Nord, surtout les conséquences financières, si vous voulez qui vont découler de l’accord de paix»