Les travaux de la 15e session du Comité de suivi ont pris fin hier à Bamako. Cette rencontre du CSA, qui intervient après l’attentat kamikaze de Gao, a été marquée par le boycott des principaux mouvements de la CMA et le retrait des responsables de la Plateforme dès la première journée des travaux. Toutefois une rencontre de haut niveau est annoncée « très prochainement » afin de donner un coup d’accélérateur au processus.
Au cours de cette 15ème réunion, la médiation internationale a procédé à des rencontres séparées avec les trois parties signataires c’est-à-dire le gouvernement, la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad. Cette dernière avait annoncé depuis quelques jours qu’elle suspendait sa participation au comité de suivi. Les responsables de la CMA dénoncent la lenteur et la confusion qui règnent autour de la mise en œuvre de l’accord. Une attitude jugée cependant « irresponsable » par la présidence du CSA qui estime que le dialogue reste le seul moyen pour régler les problèmes.
Contrairement aux responsables de la CMA, les représentants de la Plateforme étaient présents le premier jour des travaux du CSA. Mais ceux-ci se sont retirés de la table des discussions avant la fin de cette première journée. Motif : les responsables de la Plateforme se plaignent de certains agissements de la Force française Barkhane sur le terrain. La médiation internationale a déclaré que le comité de suivi n’était pas le cadre approprié pour poser ce problème.
Par ailleurs la médiation et les parties signataires ont convenu de la mise en place d’un groupe de travail. Celui-ci devrait travailler à la création d’un cadre consultatif de dialogue entre les parties maliennes.
A l’issue de cette 15e session du CSA, le président du comité de suivi a annoncé la ténue prochaine d’une réunion de haut niveau du CSA. Cette rencontre devrait mettre autour d’une même table les ministres des pays impliqués dans le processus ainsi que les dirigeants politico-militaires des différents mouvements signataires. Selon Ahmed Boutache un groupe de travail dirigé par le président du CSA s’attellera dès la semaine prochaine à l’organisation de cette rencontre de haut niveau.
Ahmed Boutache, président du comité de suivi est au micro de Sékou Gadjigo :
‘’ La réunion aura lieu, l’accord de principe est là et des consultations sont en cours pour en arrêter la date. Ce sont les ministres concernés au niveau des pays partenaires qui seront invités à cette réunion. S’agissant des mouvements, ils seront invités et il sera particulièrement insisté sur le fait que la participation doit être impérativement assurée au plus haut niveau de responsabilité, c’est à dire par les dirigeants politico-militaires. Maintenant, pour ce qui concerne la date, je me répète, des consultations sont en cours pour arrêter cette date. Et je pense que le groupe de travail qui sera mis en place va travailler sur l’élaboration d’un certain nombre de propositions qui seront examinées au niveau de la réunion ministérielle du CSA laquelle validera ses résultats notamment ceux qui concernent la mise en place d’un cadre effectif et efficace de consultation de dialogue entre les parties maliennes. ‘’
La CMA se dit « favorable » à cette prochaine « rencontre de haut niveau ». La convocation de cette rencontre était l’une des préoccupations exprimées par la CMA pour participer au Comité de suivi. Toutefois les responsables du mouvement espèrent que cette « réunion ne sera pas une rencontre de plus mais une réunion constructive ».
Ilad Ag Mohamed, porte parole de la CMA, joint au téléphone par Fatoumata Togola :
‘’C’est une très bonne décision, le signal est très positif. Nous l’accueillons positivement. Maintenant il faut préparer cette réunion. Tous ses contours et le contenu pour qu’elle ne soit pas une rencontre de plus, pour que ce soit une réunion constructive. Il ne faudrait pas que ça soit une réunion pour se rencontrer, discuté sans mettre en place des véritables leviers pour permettre à l’accord désormais de prendre la marche normale. C’est ce que je veux dire. On l’a demandé et puis on va participer à sa préparation.’’
Quant aux responsables de la plate-forme des groupes armés, ils n’ont pas souhaité réagir, malgré nos différentes sollicitations.