Coup de filet anti-terroriste à Bamako. Les services de sécurité ont annoncé hier l’arrestation de deux présumés jihadistes maliens qui avaient planifié un attentat suicide. Ils ont été interpellés en possession de matériel de guidage GPS et de munitions.
Selon les services de sécurité, les arrestations ont été réalisées jeudi « lors de deux opérations distinctes à Bamako. Ce sont les forces spéciales des services de renseignements maliens qui ont mis la main sur deux jihadistes qui s’apprêtaient à commettre un attentat de « grande envergure » à Bamako contre des cibles étrangères ».
Toujours selon la même source, l’attentat était prévu pendant le sommet Afrique-France à Bamako des 13 et 14 janvier. Mais compte tenu des mesures prises pour le sommet, les jihadistes ont décidé de le reporter « en comptant sur l’absence d’un dispositif de sécurité rigoureux à Bamako ».
Les deux personnes ont été arrêtées en possession d’un « matériel compromettant « d’après des sources contactées par l’AFP. Ce matériel comprend notamment un matériel de guidage « GPS, des munitions et du matériel d’explosion ». Les deux suspects, de nationalité malienne, sont nés dans le nord, respectivement à Gao, et à Intillit.
Le premier est le logisticien qui a fait le repérage, tandis que le second devait être un kamikaze. Les deux hommes appartiendraient au groupe Al-Mourabitoune.
Pour Boubacar Bocoum spécialiste des questions de sécurité, l’arrestation de ses présumés terroristes est le fruit d’une bonne collaboration entre les services de renseignements et la population. Selon, lui, l’interrogatoire de ces deux individus, pourra conduire à l’arrestation de leurs complices.
M. Bocoum est joint au téléphone par Idrissa Sako
« C’est un filon qu’il faut remonter, je pense que les autorités vont pouvoir mener les interrogatoires avec beaucoup de professionnalisme et tirer le maximum d’informations à partir de l’arrestation de ces deux malfrats. Je pense qu’à partir de deux personnes déjà, on peut remonter une pile d’informations. C’est ça l’avantage, par ce qu’une personne, ce n’est pas de moins. Quand vous avez un terroriste arrêté, ça montre déjà que comme on le dit généralement « la mayonnaise est entrain de prendre », cela veut dire que la communauté est entrain de comprendre, les autorités comprennent qu’il faut aller vers les populations. Du coup, si l’information est partagée, ça nous permettrait d’éviter des surprises désagréables. Le problème d’insécurité est toujours inquiétant, mais il faut reconnaitre que la sécurité 100% n’existe pas et on ne peut pas mailler tout Bamako. On n’aura pas d’effectif pour cadrer tout Bamako et empêcher que les gens puissent entrer avec ce genre de matériel. Mais, je pense que si la population collabore, cela pourra pallier ce déficit ».