Une semaine après l’attaque à la voiture piégée perpétrée contre le camp du MOC, à Gao, la ville reprend peu à peu son rythme normal. Les écoles et les commerces qui avaient été fermées, ont rouvert aujourd’hui après la journée ville morte du lundi. Les autorités régionales rassurent et annoncent d’ailleurs la suite des travaux du Mécanisme opérationnel de coopération, MOC.
L’une des mesures annoncées par les autorités de Gao est « le renforcement du dispositif sécuritaire » dans la ville et ses alentours.Ces mesures interviennent alors que le chef de l’État venait d’effectuer une visite sur le lieu du drame. Mercredi dernier la base militaire du MOC était la cible d’une attaque suicide qui fait 77 morts et 120 blessés, selon le dernier bilan provisoire. Le président IBK qui a promis que « l’acte ne sera pas impuni », a prononcé à Gao son discours à la Nation du 20 janvier, fête de l’armée malienne.
En attendant les résultats de l’enquête annoncée, la ville tente de reprendre son rythme. Les autorités régionales annoncent « le renforcement de la vigilance et la multiplication des patrouilles ». Après la journée ville morte de ce lundi, les écoles et les commerces ont rouvert.
Pour certains observateurs, l’attaque de la semaine dernière porte un coup dur processus de démarrage des patrouilles mixtes à Gao. Mais le gouverneur annonce « la reprise des travaux du MOC avant jeudi ». Ce sera donc la 9e tentative de démarrage des patrouilles mixtes depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Une semaine après l’attaque meurtrière de Gao, le gouverneur de la région affiche son optimisme quant à la suite des travaux du Mécanisme Opérationnel de Coordination. Selon lui, les fouilles sur les véhicules vont désormais être multipliées, et les forces armées maliennes et étrangères sont « plus que jamais mobilisées » pour la sécurisation de la ville ».
Seydou Traoré, gouverneur de Gao :
« De plus en plus, nous sommes entrain de sortir de la torpeur qui nous a frappée. Au lieu de nous laisser abattre, nous avons fait prendre des mesures qui tendent à mieux sécuriser la population, la ville de Gao et ses alentours. Nous avons mis en place un comité qui regroupe l’ensemble des forces en présence, Barkhane, Minusma, FAMA qui vont renforcer le dispositif par des mesures complémentaires. Ces mesures vont consister à fouiller systématiquement tous les véhicules à les dénombrer et à les identifier. Les menaces proférées sont réelles, mais ça n’entachent en rien notre engagement à mettre en œuvre l’accord pour la paix et la réconciliation. Les populations n’ont jamais cessé de sortir de chez eux, même si c’est vrai que nous avons été sonnés par la fulgurance et la brutalité de l’attaque. Cependant, cela n’a rien entaché notre volonté de réagir et de tenir debout à Gao, tout le monde est sur pied, c’est nous qui allons gagner ».
Alors qu’à Gao le dispositif de sécurité se renforce, une autre attaque à la roquette a visé hier après-midi le camp de la Minusma à Aguelhoc, dans la région de Kidal. De sources locales au moins une personne a été tuée et plusieurs autres blessés.