La série noire se poursuit dans le Nord du pays. Trois soldats maliens ont été tués dimanche et un a été grièvement blessé lorsque leur véhicule a sauté sur une mine entre les régions de Tombouctou et Gao. Cette information qui a été confirmée par l’armée malienne, fait suite à celle de Gao qui a fait 77 morts selon le dernier bilan provisoire. Au même moment, Al-Qaïda au Maghreb islamique menace de s’attaquer aux populations qui participeront aux activités du Mécanisme opérationnel de coordination.
Selon la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée, L’explosion s’est produite à 35 km de Gossi dans la région de Tombouctou en direction de Gao. La même source indique que le bilan est de trois morts et d’un blessé grave ». Les victimes composaient une « mission d’escorte » de militaires maliens en partance pour Gao.
Ces victimes s’ajoutent à une longue liste de membres de forces maliennes tués lors d’attaques revendiquées par des jihadistes ou qui leur sont attribuées depuis 2012 dans Sahel. Selon une source locale, une mission de Barkhane s’est rendue ce matin dans la zone pour mener des opérations de ratissage.
Le 18 janvier, une attaque suicide à Gao contre un camp de regroupement des formations signataires de l’accord de paix a fait 77 morts et 120 blessés, selon un dernier bilan encore provisoire publié jeudi par la Mission de l’ONU au Mali.
Cet attentat a été revendiqué par le groupe du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Enfin samedi, le Gatia a annoncé avoir perdu 14 combattants dans une attaque imputée à l’ex-rébellion près de Tin-Assako dans la région de Kidal.
Alqaida au Maghreb islamique met en garde les populations du Nord qui participent aux activités du Mécanisme Opérationnel de Coordination (M.O.C). Cette menace intervient moins d’une semaine après l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du MOC à Gao. Pour certains observateurs, cette menace doit être prise au sérieux et la vigilance doit être renforcée.
Siaka Tiébilé Doumbia est chercheur au Centre de Recherche et d’Analyse Politique, Économique et Sociale. Il est joint par Samba Doumbia :
«C’est une menace qui doit être prise au sérieux, parce qu’ils sont exclus du processus et ils sont déclarés comme des ennemis à abattre non seulement pour les autorités maliennes, mais également pour les forces étrangères. Donc partant de cela tous ceux qui vont se mettre dans la logique de la mise en œuvre de l’accord vont être également leur ennemi à abattre. Et comme nous l’avons tout à l’heure avec l’attentat de Gao tout récemment. Bien avant, ils ont dit dans leur communiqué que tous ceux qui vont coopérer avec les forces françaises et tous ceux qui vont prendre part au processus de mise en œuvre de l’accord vont être pris comme des cibles à abattre. Maintenant, de nos jours où est-ce que nous en sommes ? La présence aujourd’hui des forces françaises dans cette partie du territoire se justifie essentiellement par la lutte contre Alqaïda au Maghreb Islamique. Donc à mon avis la menace doit être prise au sérieux de part non seulement par les autorités françaises, mais également par les FAMA et les groupes signataires de l’accord ».